Élections : le collectif Le sens du service public rappelle l’importance des missions dévolues aux fonctionnaires

Publié le 23 novembre 2021 à 13h10 - par

Le collectif Le sens du service public a présenté à la ministre de la Transformation et de la fonction publiques dix points de vigilance sur les missions des fonctionnaires. Objectif : être force de propositions en vue de l’élection présidentielle d’avril 2022.

Élections : le collectif Le sens du service public rappelle l'importance des missions dévolues aux fonctionnaires

Les candidats à l’élection présidentielle insistent souvent sur la nécessité de supprimer des postes de fonctionnaires. Un débat comptable réducteur, pour Le sens du service public – un collectif d’une quinzaine de fonctionnaires des trois versants de la fonction publique – pour qui le nombre d’agents doit provenir d’un choix de la Nation sur les missions qu’elle souhaite confier au service public. Des missions qu’il faut nommer, en précisant pour chacune le niveau de qualité de service attendu ou les efforts de productivité indispensables, plutôt qu’en stigmatisant les agents en les considérant comme des « dépenses inutiles ». L’idée : proposer aux Français des évolutions de missions, un niveau de service rendu ou d’accompagnement des besoins sociaux. Le Sens du service public rappelle que les candidats à la fonction présidentielle ont « vocation à être les employeurs de millions d’agents » ; donner du sens aux transformations, aux missions des administrations qui leur permettront de tenir leurs promesses, au service public, fait partie de leur responsabilité politique.

Égalité d’accès pour tous, exemplarité écologique et sociale, écoute démocratique : trois chapitres autour desquels s’articulent les réflexions du collectif pour revaloriser les missions des fonctionnaires. Ainsi, moderniser les services publics ne doit pas conduire à les supprimer mais à donner une « priorité absolue » au renforcement des agents de terrain qui sont au contact direct des citoyens. Une présence et un maillage territoriaux, effectifs sur tout le territoire, doivent contribuer à lutter contre les déserts de service public et l’éloignement, en conciliant égalité de traitement et égalité géographique. De même, l’e-administration ne doit pas être un prétexte pour couper les liens sociaux avec les usagers et il conviendrait même de renforcer les postes de guichet pour assurer un fonctionnement de proximité humain.

L’administration publique doit suivre une évolution exemplaire vers les impératifs de développement durable et de respect de l’environnement, et son fonctionnement doit respecter a minima les obligations qu’elle fixe aux entreprises. Les stratégies d’investissement et de financement des administrations doivent notamment être alignées avec l’Accord de Paris et respecter les droits humains. Quant aux agents, ils devraient être mieux formés aux enjeux et aux dispositifs de la transition écologique.

L’administration devrait également se faire « plus humble » et prendre le temps de se mettre à l’écoute des citoyens et de développer un langage commun. Le fonctionnement des services publics doit être compréhensible et accessible au plus grand nombre, afin de « sortir du face-à-face administration-usagers ». Une place doit être faite à la réflexion collective, pour co-construire l’avenir par le dialogue permanent. Sans compter que les agents publics devraient être « représentatifs de la diversité et de la réalité de la société française, condition indispensable pour la crédibilité et la réussite d’une démarche d’ouverture et d’humilité », estime le collectif.

Marie Gasnier