« Le ministre refuse à ce stade d’enterrer définitivement le projet de loi de l’ancien ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini, déclarant que toutes les hypothèses sont sur la table, y compris une reprise totale ou tout au moins partielle », a indiqué la CGT Fonction publique, premier syndicat du secteur, dans un communiqué publié après l’entretien avec M. Kasbarian.
Secrétaire général de Force ouvrière (2e syndicat), reçu en début d’après-midi au ministère, Christian Grolier confirme auprès de l’AFP que le projet de réforme n’est « ni abandonné, ni conservé » à ce stade.
M. Kasbarian « nous a dit (…) qu’il se donne le temps d’écouter toutes les organisations syndicales avant de savoir s’il y a besoin de faire une nouvelle loi ou pas, ou s’il faut reprendre quelques éléments » du projet de Stanislas Guerini, qui envisageait de supprimer les catégories historiques de la fonction publique (A, B et C) voire de faciliter les licenciements, a complété M. Grolier.
Les six autres syndicats représentatifs de la fonction publique (dans l’ordre CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP) doivent être reçus dans les prochains jours au ministère.
Sollicité par l’AFP pour commenter la teneur des premiers échanges avec les syndicats, le ministère de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique n’a pas souhaité réagir.
Lors de la cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur le 23 septembre 2024, M. Kasbarian avait salué la réforme « ambitieuse » de Stanislas Guerini, sans donner d’indication claire quant au sort qu’il comptait lui réserver. « De nombreux chantiers ont été engagés par toi et tes équipes ces derniers mois », avait-il lancé à l’adresse de son prédécesseur. « J’aurai l’honneur de les faire avancer, pour que les fruits de ton travail se concrétisent bientôt sur le terrain », avait-il ajouté.
Si M. Grolier a salué lundi 30 septembre un nouveau ministre « à l’écoute », qui l’a reçu pendant deux heures, il a cependant noté que M. Kasbarian était « extrêmement prudent » sur ses orientations, à la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier et avant la présentation du projet de budget pour 2025.
Le ministre est également revenu sur l’ajout du terme « simplification » à l’intitulé de son portefeuille, une semaine après avoir promis de « débureaucratiser à tous les étages ».
Membre de la délégation de la CGT reçue lundi, Natacha Pommet a confié à l’AFP que M. Kasbarian avait surtout insisté « sur la simplification des démarches pour l’usager », plutôt que sur d’éventuelles suppressions de postes redoutées par les syndicats.
Sur le sujet des augmentations salariales, une attente répétée des syndicats, « il ne s’est absolument pas engagé sur quelque annonce que ce soit », a relevé Mme Pommet.
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