La fonction publique attire 3 jeunes sur 4

Publié le 23 mars 2012 à 0h00 - par

Les jeunes entre 15 et 30 ans restent intéressés par une carrière dans la fonction publique mais souhaitent de plus justes rémunérations et une reconnaissance accrue des compétences selon une enquête Ipsos/Logica Business Consulting.

Dans un contexte économique particulièrement difficile et précaire, l’emploi public est-il attractif pour les jeunes ? À l’occasion de la 9e ouverture du salon de l’emploi public le 22 mars, une enquête Ipsos/ Logica Business Consulting réalisée pour emploipublic.fr et Le Monde témoigne de l’attachement des jeunes pour la fonction publique (ministères et services déconcentrés de l’État, établissements hospitaliers, communes, départements et régions) tout en remettant au cœur des motivations une juste rémunération et une reconnaissance des compétences. Selon les résultats de ce sondage, 73 % des 601 personnes interrogées, âgées de 15 à 30 ans, se disent intéressées par une carrière publique si elles en avaient l’opportunité contre 75 % en 2004 (- 2 points). 37 % ont une préférence pour la fonction publique d’État, contre 34 % pour la territoriale et 21 % pour la fonction publique hospitalière.

Motivations

Ils apprécient particulièrement la sécurité de l’emploi qu’offrent les carrières publiques. Pour 59 % d’entre eux, la garantie de l’emploi est la raison qui les inciterait le plus à intégrer la fonction publique. Les autres sources de motivation arrivent loin derrière : possibilité d’évolution de carrière (23 %), intérêt des métiers (22 %), conditions de travail (21 %), durée du temps de travail (20 %) ou contact avec le public (19 %). Les avantages et intérêts des métiers de la fonction publique sont en net recul par rapport à 2004.
 

Freins à l’entrée dans la fonction publique

Les rémunérations, jugées trop faibles, apparaissent pour 34 % des sondés comme le principal critère négatif à l’entrée dans la fonction publique. Pour 33 % des personnes interrogées, le risque d’être nommé loin de chez soi constitue la 2e raison qui les inciterait le moins à rejoindre l’emploi public. Viennent ensuite la nécessité de passer un concours (31 %), le manque de reconnaissance sociale pour les fonctionnaires (27 %), la lenteur des évolutions de carrière (23 %). Le faible intérêt des métiers qu’elle propose (11 %) et les conditions de travail (9 %) sont en queue du palmarès.

En termes de perspectives d’évolution motivantes et de reconnaissance des compétences professionnelles, 51 % des sondés estiment qu’il vaut mieux faire sa carrière professionnelle dans le secteur privé. Les 15-30 ans sont 46 % à penser que le secteur privé offre davantage la possibilité de bénéficier d’une juste rémunération contre 28 % pour le public, et 25 % pour les deux secteurs à des niveaux équivalents. Les jeunes, en recherche de pouvoir d’achat, considèrent cependant que « les perspectives d’évolution professionnelle et plus spécifiquement salariale semblent bouchées y compris dans le secteur privé ».
 

Les domaines pour lesquels la fonction publique apparaît comme un secteur satisfaisant

Parmi les éléments de satisfaction reconnus par les personnes interrogées, les avantages sociaux (mutuelle, jours de congés) arrivent en tête. Viennent ensuite l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, les conditions de travail (proximité du domicile, locaux…) et l’épanouissement professionnel qui constituent des critères de sélection satisfaisants.
 

Renforcer la reconnaissance des compétences et la progression salariale

Les jeunes, questionnés sur les améliorations à apporter pour rendre la fonction publique plus efficace, « plébiscitent des réformes visant à renforcer la reconnaissance des compétences et la progression salariale ».

44 % d’entre eux estiment que la rémunération au mérite doit être développée. 35 % sont pour l’évaluation des fonctionnaires en tenant compte de la satisfaction des usagers tandis que 27 % sont favorables à une modernisation des modes de management des fonctionnaires. Les mesures concernant la facilitation de la mobilité des fonctionnaires entre les différents secteurs et ministères ou l’accroissement des possibilités de transfert dans le secteur privé arrivent loin derrière avec des avis favorables pour respectivement 22 % et 17 % des jeunes sondés. La diminution du nombre de fonctionnaires reste la mesure jugée la moins efficace (9 %).

Dans le cadre des débats de la campagne présidentielle, 52 % des 15-30 ans se prononcent pour la stabilité des effectifs de la fonction publique mais se montrent sceptiques sur certaines propositions des candidats à l’élection présidentielle. La proposition de François Hollande de créer 60 000 postes au sein de l’Éducation nationale sur 5 ans, si elle est souhaitable pour 86 % d’entre eux, est jugée réaliste par seulement 39 % des jeunes interrogés.

Concernant la mesure du maintien de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite liée à la révision générale des politiques publiques (RGPP), elle est récusée par 53 % d’entre eux.

Enquête réalisée du 22 au 29 février 2012 auprès de 601 personnes âgées de 15 à 30 ans représentatives de la population française et selon la méthode des quotas.