Un quart des fonctionnaires (26 %) estiment avoir été en première ligne pendant la crise du Covid-19, d’après un sondage Casden/BVA sur les fonctionnaires et la crise, présenté le 23 juin à l’occasion de la Journée mondiale de la fonction publique. Un pourcentage qui double (50 %), ce qui est assez logique, chez les agents qui ont continué à se rendre sur leur lieu de travail (un sur trois était dans ce cas) et au sein des personnels hospitaliers (56 %). Mais 22 % des agents de la FPT seulement se sont sentis en première ligne. Les agents de la fonction publique hospitalière (FPH), en majorité présents sur un lieu de travail à haut risque, ont subi la pression de la crise de plein fouet et sont de ce fait ceux qui l’ont le moins bien vécue : 67 %, contre 71 % des agents de la fonction publique de l’État (FPE) et 78 % dans la fonction publique territoriale (FPT). Plus d’un sur dix (12 %) envisagent du reste une réorientation professionnelle.
Les fonctionnaires, qui ont continué à aller travailler, ont ressenti un manque de protections tels que masques et visières (66 %) ; c’est le cas pour 75 % des agents de la FPH et de ceux qui étaient en première ligne.
Le télétravail, pratiqué par 42 % des agents, est apparu plus facile pour ceux de la FPT et de la FPE, et pour les agents de catégorie B et C. Au total, plus de six agents sur dix (67 %) en télétravail ont trouvé que c’était plutôt facile – 73 % dans la FPT, mais seulement 46 % chez les enseignants – et sept sur dix considèrent que c’était une expérience enrichissante. En outre, les agents, qui ont travaillé à distance, se sont sentis davantage soutenus par leur hiérarchie (71 %) que l’ensemble des agents (64 %).
En sortie de crise, alors que les fonctionnaires sont également partagés face à l’avenir (la moitié étant optimistes et les autres pessimistes), les fonctionnaires territoriaux se montrent beaucoup plus confiants, puisqu’ils comptent 58 % d’optimistes. Les plus pessimistes sont les agents hospitaliers (69 %) et les enseignants (61 %). Si plus d’un fonctionnaire sur deux (55 %) pense que la crise devrait contribuer à améliorer l’image de la fonction publique auprès des Français, momentanément (49 %) ou durablement (6 %), l’impact supposé n’est pas positif dans tous les domaines : ainsi, 40 % des agents de la FPT estiment que leurs conditions de travail risquent de se dégrader (contre 34 % pour l’ensemble des agents publics) et 54 % que le fonctionnement de la fonction publique ne va pas s’améliorer (59 % pour l’ensemble des agents).
Marie Gasnier
Enquête en ligne réalisée auprès d’un échantillon de 1 000 fonctionnaires âgés de 18 ans, du 14 au 18 mai 2020, selon un échantillon représentatif et tenant compte de la catégorie hiérarchique.
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Les enseignants ont mal vécu la crise sanitaire Plus de quatre enseignants sur dix (43 %) ont eu le sentiment d’être en deuxième ligne pendant la crise du coronavirus. Alors que la quasi-totalité ont enseigné à distance (87 %), seuls 46 % ont considéré que c’était une tâche plutôt aisée. Pour autant, les enseignants sont plus négatifs sur cette période particulière, que 37 % déclarent avoir mal vécue (contre 27 % des agents en général). Ils estiment avoir manqué d’informations (77 %) ou des moyens nécessaires pour travailler (68 %), se sont sentis plus isolés que la moyenne des agents (58 % contre 47 %), et 64 % ont eu des difficulté à concilier vie privée et professionnelle (44 % pour la moyenne des agents). |
