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Philippe Laurent : “Le gel du point d’indice n’est pas une surprise puisque les caisses sont vides”

Rémunération

Philippe Laurent, par ailleurs maire de Sceaux et secrétaire général de l'AMF, revient sur le premier contact avec le ministre de la Fonction publique, David Amiel. Un tour d'horizon a été effectué sur les chantiers en cours, de la hausse de la cotisation des collectivités concernant la CNRACL au logement dédié aux fonctionnaires. Le gel du point d'indice et la non-mise en place probable de la GIPA pour 2026 ne l'étonnent en rien, au regard de la situation budgétaire actuelle de la France.

Comment réagissez-vous au gel du point d’indice ? On peut imaginer que vous vous y attendiez…

Oui, ce n’est pas une surprise puisque les caisses sont vides. Les collectivités auraient eu d’autant plus de difficultés à y faire face qu’elles ont déjà du se colleter avec la hausse de la CNRACL. Sans discussion préalable, le gouvernement a décidé en janvier 2025 d’une hausse de 12 points sur quatre ans du taux de cotisation des employeurs territoriaux et hospitaliers. Sur ce point, nous avons interpelé ce dernier, lors du dernier congrès des maires, pour qu’il soutienne les amendements déposés par les délégations parlementaires aux collectivités visant à geler la hausse des cotisations prévue pour 2026. Nous souhaitons ouvrir un vrai dialogue avec lui pour construire une réforme pérenne de la CNRACL qui sauvegarde les retraites de nos agents sans étrangler les budgets locaux.

Concernant la GIPA (Garantie individuelle du pouvoir d’achat), va-t-on vers une décision similaire ?

Oui. Toujours pour les mêmes raisons budgétaires. Lors de notre dernière rencontre avec le ministre, le CET a obtenu quelques avancées sur les congés parentalités, mais globalement, en attendant des jours meilleurs, il ne se passe rien.

Comment travaillez-vous avec le gouvernement dans ce drôle d’entre deux ?

On travaille sur des chantiers comme l’usure professionnelle, le maintien de l’emploi des séniors, l’amélioration des concours, sur des textes relevant de l’assouplissement des ressources humaines avec certaines évolutions positives sur les catégories B et les Atsem. Des réflexions sont menées sur des sujets importants pour les employeurs territoriaux et les fonctionnaires.

Le ministre David Amiel a mis en avant l’importance de la problématique du logement pour rendre les emplois territoriaux plus attractifs. Avez-vous échangé sur le sujet ?

Nous avons échangé sur l’idée que les collectivités pourraient avoir des logements réservés pour leurs agents, sans arrêter de pistes particulières. Ce serait bien sûr aux communes de cotiser pour parvenir à la mise en place d’un tel dispositif, l’État pourrait éventuellement solliciter Action Logement, en rendant obligatoire une cotisation pour les collectivités permettant la création d’un droit de réservation pour les collectivités, en s’inspirant du modèle de ce qui se fait dans le privé. David Amiel est un ministre plutôt ouvert pour faire avancer ces chantiers, dans le contexte que nous connaissons. Dans son approche, il me rappelle Stanislas Guérini avec lequel nous avons toujours bien travaillé (Ndlr, ancien ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, de 2022 à 2024).

Stéphane Menu

Posté le 11/12/25 par Rédaction Weka