Plus d’un tiers (37 %) des professionnels de santé hospitaliers disent subir régulièrement des agressions physiques. Ce chiffre grimpe à 84 % pour les aides-soignants, selon le baromètre MNH-Odoxa 2022. Pour sa part, en 2021, l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) a recensé 19 328 signalements d’atteintes aux personnes ou aux biens et 34 550 professionnels victimes de ces violences. Qu’elles soient physiques ou verbales, l’ensemble des violences commises à l’encontre des professionnels de santé dégradent fortement l’image des métiers du soin et pèsent très lourdement sur les conditions d’exercice des soignants, ainsi que sur leur état de santé, insiste la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé.
Le 21 novembre 2022, en marge d’un déplacement à Chambéry, Agnès Firmin Le Bodo a annoncé le lancement d’une concertation sur la sécurité des soignants. Le 30 janvier 2023, la ministre a missionné deux personnalités qualifiées – Nathalie Nion, cadre supérieure de santé de l’AP-HP, et le Dr Jean-Christophe Masseron – pour être les garants de la bonne conduite de cette concertation. Il est essentiel de s’appuyer sur les professionnels de santé, ainsi que sur l’ensemble des parties prenantes et acteurs impliqués dans la sécurité des soignants, pour penser des mesures efficaces qui correspondent à leurs attentes et à leurs contraintes au quotidien, explique Agnès Firmin Le Bodo. Une attention particulière sera notamment portée sur la protection des soignants exerçant en dehors des établissements de santé et sur l’accompagnement des victimes.
La concertation se déroulera tout au long du premier semestre de 2023. Celle-ci sera rythmée autour de plusieurs séquences clés et s’achèvera au mois de mai. La première réunion plénière de la concertation, qui a marqué le coup d’envoi des travaux, s’est tenue le 16 février 2023 au ministère. La ministre veillera à ce que l’ensemble des professionnels de santé, dont les représentants des ordres des professions de santé, des syndicats professionnels, des établissements publics et privés, des Agences régionales de santé (ARS), des étudiants, des forces de l’ordre, de la justice, des métiers de la sûreté et de la sécurité incendie, soient correctement associés à cette réflexion.