Les fonctionnaires avaient été jusque-là privés de prime exceptionnelle et devaient se contenter des mesures d’urgence d’Emmanuel Macron en réponse à la crise des « gilets jaunes », à l’exception notable des policiers, qui ont reçu une revalorisation salariale de la part du ministère de l’Intérieur. Une situation qui provoque depuis plusieurs semaines l’ire des organisations syndicales.
« Il faut récompenser le mérite et les gens qui travaillent beaucoup », a expliqué mardi M. Darmanin lors d’un déplacement à Lyon, en chiffrant l’enveloppe nécessaire à 8 millions d’euros.
Cette prime doit permettre de compenser « la petite surcharge de travail » découlant de la mise en œuvre du nouveau mode de collecte de l’impôt sur le revenu, a-t-il souligné.
Depuis le début de l’année, « les choses se passent comme elles doivent se passer, sans difficultés majeures, même si on ne change pas les habitudes d’un siècle en quelques heures », a-t-il encore relevé.
Souvent critiques de son action, « les syndicats ont respecté le service public : il n’y a pas eu de grève pour le passage au prélèvement à la source et je les en remercie », a ajouté M. Darmanin.
Le geste du ministre est un « premier pas insuffisant », a dénoncé auprès de l’AFP Anne Guyot Welke, représentante de Solidaires, syndicat majoritaire de la Direction générale des finances publiques (DGFIP).
Pour elle, limiter cette prime à 40 000 fonctionnaires, qui ont spécifiquement été formés sur le prélèvement à la source, revient à « mal connaître la DGFIP » tant « la surcharge du travail s’est répercutée sur les autres agents », 103 000 au total.
M. Darmanin visitait à Lyon l’un des quatorze centres d’appels du pays où les contribuables peuvent poser leurs questions à l’administration fiscale.
Casque sur la tête, il a pris un de ces appels. « Je suis en formation », a-t-il plaisanté avec son interlocuteur, un retraité. Pour lui, bonne nouvelle : « Vous payiez des impôts l’an dernier. Vous n’en paierez pas cette année. C’est 0 % pour vous et 0 % pour votre épouse ».
Selon M. Darmanin, la situation se régularise dans les centres d’appels. « Les appels téléphoniques sont encore nombreux, mais en baisse, avec un temps d’attente de l’ordre de 5 minutes », a-t-il assuré.
Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2019