Couverture numérique : 100 % des raccordements à la fibre en 2025 reste l’objectif

Publié le 23 octobre 2023 à 9h00 - par

Les raccordements complexes et la fermeture totale du réseau cuivre d’Orange en 2030 ont été au centre des débats de l’université d’été du très haut débit qui se déroulait à Bourges les 12 et 13 octobre 2023. L’objectif d’un réseau 100% fibre optique en 2025 a été réaffirmé.

Couverture numérique : 100 % des raccordements à la fibre en 2025 reste l'objectif
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En 2025, conformément au plan France très haut débit, la France devra être entièrement fibrée. Les déploiements de ces dernières années ont permis d’atteindre aujourd’hui, moins de deux ans avant l’échéance, une couverture de 80 % des locaux raccordables à la fibre optique. Cet objectif de 100 % en 2025 a été réaffirmé le 12 octobre 2023 à Bourges  (Cher), lors de la 7université d’été du très haut débit  (UTHD). Avec, toutefois, une incertitude : les 3 à 4 % de raccordements dits « complexes », qui risquent de gripper la machine… Des raccordements parfois longs, à effectuer sur des terrains isolés, ou qui nécessitent d’effectuer des travaux de construction ou de réparation du génie civil, y compris au sein des propriétés privées. Mais pour ces travaux au coût exorbitant, aucun financement n’a été prévu. Pour le génie civil de ces 500 000 locaux, il faudrait investir plusieurs centaines de milliers d’euros. Une structure, réunissant tous les opérateurs, qui porterait les financements et la réalisation pourrait être créée. Le ministre délégué à la souveraineté industrielle et numérique, Jean-Noël Barrot, participant à distance à l’UTHD, semble favorable à un tel projet.

Si les réseaux d’initiative publique (Rip) sont les plus dynamiques pour assurer la couverture numérique des territoires (selon l’Avicca, 23 zones publiques départementales sont déjà presque intégralement couvertes en fibre optique), les collectivités s’inquiètent d’importants ralentissements des déploiements en zone privée. Car, en 2030, le réseau téléphonique cuivre d’Orange sera totalement supprimé au profit de la fibre. Les premières expérimentations ont déjà permis à Orange de fermer 11 600 lignes ; l’opérateur doit en fermer environ 42 millions d’ici 2030… Mais, en effet, une couverture optique partielle lui conviendrait. « La priorité absolue d’Orange c’est d’améliorer la qualité, a déclaré Jean-François Fallacher, CEO d’Orange France, le 12 octobre 2023. Alors que d’autres pays commencent la fibre, on arrive à la fin de ce projet en France. Un travail gigantesque a été accompli en dix ans, mais 100 %, je pense que c’est un rêve… Orange ne déploie plus dans le même rythme, mais continue à investir beaucoup dans la fibre – 4 milliards ces cinq dernières années. On croit à la fibre et au complément par d’autres technologies, l’accès fixe par la 5G et le satellite ». Pour sa part, la présidente de l’Arcep (l’autorité de régulation des télécoms) Laure de la Raudière a rappelé que « l’objectif politique, c’est la généralisation et qu’il n’y a pas de place pour 5 % de solutions alternatives. L’objectif du régulateur étant de répondre à cet objectif politique ».

L’Arcep est notamment garante du bon déroulement du projet de fermeture du cuivre. Dans son analyse de marché 2020 (applicable en 2021/2023) et dans celle qui est en cours pour 2024/2028, elle fixe les conditions préalables à la fermeture du réseau. Premièrement, il faut que le réseau fibre optique soit déployé à 100 % sur la zone à fermer. « Cet objectif initialement fixé a été rediscuté et il est désormais possible à Orange de prévoir quelques dérogations, 100 % ne doit pas être une contrainte absolue », a précisé Laure de la Raudière. « Il y a un délai supplémentaire de 24 mois et au-delà, s’il existe une solution alternative, Orange peut fermer ». Dès la fermeture commerciale, le réseau en fibre optique peut être déployé. Les opérateurs commerciaux doivent avoir eu le temps de venir s’y installer, en fonction d’un « délai de prévenance » d’Orange. Orange doit partager les informations avec l’opérateur d’infrastructure, les opérateurs commerciaux et les collectivités. Enfin il convient d’assurer une bonne communication auprès des citoyens.

Quant au président de l’Avicca et sénateur de l’Ain, Patrick Chaize, il estime que l’État devra refixer des objectifs pour 2030 et que cela passera par une loi. Un sentiment partagé par Jean-Noël Barrot qui a affirmé que l’État soutiendra la proposition de loi Chaize sur la qualité et la pérennité des raccordements aux réseaux THD, adoptée à l’unanimité par le Sénat le 2 mai 2023, renvoyée à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Martine Courgnaud – Del Ry


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