Départements : près d’un élu sur deux déplore le manque de moyens

Publié le 30 novembre 2020 à 15h32 - par

Près d’un conseiller départemental sur deux déplore le manque de moyens dont il dispose pour agir dans son territoire, un quart d’entre eux seulement s’estimant satisfaits de la décentralisation en France, indique une étude de l’Ifop publiée lundi 30 novembre 2020.

Départements : près d'un élu sur deux déplore le manque de moyens

Pour 46 % des conseillers départementaux, le manque de moyens pour agir constitue le principal obstacle à l’exercice de leurs fonctions, révèle l’étude menée auprès de 658 conseillères et conseillers départementaux du 28 septembre au 13 octobre 2020.

Selon l’Assemblée des départements de France, les conseillers départementaux sont 4 108 en tout. Pour un tiers de ceux interrogés par l’Ifop (33 %), la lenteur des prises de décision et d’avancement des projets constitue également une difficulté de leur mandat, alors que seulement 27 % d’entre eux émettent un jugement positif sur la décentralisation en France, précise le sondage.

« Ces constats traduisent un paradoxe entre l’étendue de la mission départementale et les freins structurels auxquels sont confrontés les élus dans leur exercice », a réagi Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des Départements de France (AdF), cité dans un communiqué.

Les départements ont en effet été fortement mis à contribution dans la gestion de la crise sanitaire avec des conséquences très lourdes sur leur situation financière.

Les « finances des départements ont été impactées par l’explosion des dépenses sociales due à la crise, notamment sur le volet RSA et la réforme de la fiscalité locale, forte centralisation des prises de décision sur les politiques territoriales », a rappelé M. Bussereau.

La semaine dernière, l’Association des Maires de France (AMF) s’était également plainte des conséquences économiques de la crise sanitaire pour les communes.

« Les dépenses ont été importantes pour colmater les brèches liées à la défaillance de l’État dans son organisation territoriale, singulièrement en termes de logistique », a affirmé son président François Baroin.

Avant la présentation mercredi 2 décembre en Conseil des ministres du projet de loi qui devrait fixer les élections départementales et régionales au mois de juin au lieu de mars en raison de la crise sanitaire, une grande majorité (81 %) des conseillers souhaite briguer un nouveau mandat malgré les contraintes, 70 % avec le même binôme.

Les 658 conseillers départementaux sondés expriment une satisfaction de leurs relations avec les acteurs locaux, nationaux et les habitants de leur canton, convaincus d’être des interlocuteurs privilégiés pour leurs administrés grâce à une fine connaissance de leur territoire. Résultat :

  • Près de 3 élus départementaux sur 4 ont le sentiment que les maires les considèrent comme des interlocuteurs privilégiés.
  • 86 % rapportent être perçus proches des préoccupations des habitants de leur canton.

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