Covid-19 : une enquête pointe le « lourd tribut » des associations

Publié le 6 octobre 2021 à 9h11 - par

Des associations à l’arrêt ou quasiment : une enquête rendue publique mardi 5 octobre 2021 pointe le « lourd tribut » acquitté par le monde associatif en raison de la crise sanitaire.

Covid-19 : une enquête pointe le "lourd tribut" des associations

La 19e édition de cette enquête annuelle menée par le réseau d’experts et d’universitaires Recherches et Solidarités a été close au 30 avril 2021 et relate « les effets du Covid-19 » sur le monde associatif (1,5 million d’associations, 12,5 millions de bénévoles).

« Au printemps 2021, environ 60 % des associations n’avaient encore qu’une très faible activité. Les associations du secteur sanitaire et social, particulièrement concerné et mobilisé à l’occasion de cette crise, affichent une proportion limitée à 40 % d’associations pratiquement à l’arrêt, quand celles des secteurs des loisirs, du sport et de la culture culminent à 80 % », constatent d’emblée les auteurs.

« Bien souvent en première ligne, les associations payent aujourd’hui un lourd tribut en cette sortie de crise qui ne signifie pas la reprise pour tout le monde. Fragilisées, certaines ne rouvriront pas leurs portes ou fonctionneront longtemps au ralenti », écrit Roger Sue, à la tête du comité d’experts de Recherches et Solidarités.

Ce sociologue du Centre d’étude et de recherche sur les liens sociaux (Cerlis/CNRS) parle d’une « lente érosion qui travaille le monde associatif ». Il en veut pour preuves les créations d’associations qui, depuis 2019, « ont certes résisté, mais sont repassées sous la barre de 70 000 par an ».

Quant aux associations employeuses (un peu plus de 152 000 pour 1,77 million de salariés), « même si elles retrouvent, voire dépassent aujourd’hui leur niveau d’emploi d’avant la crise, leur nombre est inférieur de 9 % » par rapport à 2015.

Télébénévolat

Le bénévolat subit aussi cette érosion, « la participation plus importante des jeunes ne compensant pas une certaine rétractation des plus âgés », « véritables piliers de la permanence associative et du bénévolat régulier, c’est-à-dire au moins hebdomadaire ».

L’étude relève « une note encourageante » avec les chiffres de l’emploi associatif qui « se sont maintenus, tout au long de la crise, grâce à la détermination des dirigeants associatifs et aux mesures de soutien de l’État et des collectivités qui ont joué leur rôle d’amortisseurs ».

Ainsi, « le maintien, voire le renforcement de certains partenariats publics, ainsi que les mesures de soutien dont ont bénéficié 21 % des associations (jusqu’à 43 % des associations employeuses) ont contribué à limiter les effets néfastes de la crise ».

Prêtes à « rebondir » en cette rentrée, où a été lancée une campagne de communication soutenue par les pouvoirs publics (https://www.assojadorejadhere.fr/), les associations misent sur le retour des bénévoles, la recherche de nouvelles recrues et le développement de nouveaux outils facilitant notamment le bénévolat à distance.

Pour les experts de Recherches et Solidarités, « l’enjeu principal pour les associations est désormais de s’appuyer sur ces atouts du numérique, sur ces pratiques nouvelles de télébénévolat, sur l’implication de nouveaux bénévoles parfois mobilisés par la crise… pour accompagner la reprise et surmonter les difficultés à venir ».

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