Comment faire pour travailler en toute sérénité, quand les équipes sont en partie en télétravail et qu’on est au milieu d’une pandémie ? Monique Pierson, auteure, conférencière et conseillère en management, prône une posture : écoutez-vous, et écoutez les autres !
Monique Pierson
Monique Pierson dispose d’une solide expérience : 15 ans de ressources humaines, 20 ans comme manager, directrice d’un hypermarché, diplômée de psychologie… Aujourd’hui, devenue conseillère, conférencière et auteure en management, elle voit le côté positif du premier confinement, qui a selon elle eu l’avantage de provoquer « une prise de conscience » : les travailleurs ont besoin de sens, d’une ambiance agréable, de lien sociaux, et pour certains, de développer leur potentiel. « On en avait une conception intellectuelle, mais aujourd’hui on en a une connaissance de vécu, de ressenti. Ça a une autre force », estime-t-elle.
Écouter les émotions
Mais comment assurer sens, ambiance et lien quand les équipes sont morcelées entre le terrain et leur domicile, et que chacun gère la tension induite par la situation comme il peut ? Pour elle, tout commence par l’écoute de ses propres émotions et de celles des collaborateurs… Avec des questions aussi simples que « Comment te sens-tu ? Comment vis-tu cette période de confinement ? » Comme solution face à une émotion, elle voit du préventif : soigner le trio nutrition, activité physique et sommeil… Et en curatif, attendre tout simplement, ou trouver l’outil qui aide : méditation, respiration, massages, sport. Elle souligne l’importance de gérer ses émotions avant d’entrer en relation avec les autres : « Si je ne suis pas dans un état assez calme, j’évite d’intervenir [auprès des collaborateurs] : je vais faire des erreurs ou des maladresses », prévient-elle.
Loin des yeux, près du cœur
Pour elle, une autre bonne nouvelle vient d’une recherche menée en 2015 par Anca Metiu, professeure à l’ESSEC, qui montrait que, même à distance, les collaborateurs peuvent développer une certaine proximité. Pour ça, quelques règles de base : garder un contact régulier – sans pour autant empiéter sur l’autonomie et la concentration de chacun -, essayer de créer des rendez-vous informels, donner la possibilité aux collaborateurs de discuter entre eux comme ils le feraient à la machine à café… Autant de préalables à ce qu’elle voit comme l’étape suivante : repartir dans l’action. Et comme les choses sont bien faites, c’est aussi l’action qui nourrit le sens : « Dans la fonction publique, il y a une notion d’utilité et de bien commun. C’est un grand atout : la matière est là pour que tout le monde ait le sentiment de participer à une mission qui le dépasse », estime-t-elle.
Julie Desbiolles
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