Sécheresse : « la pédagogie », première mission de la police de l’environnement

Publié le 1 août 2022 à 10h20 - par

En période de sécheresse, « nul n’est censé ignorer la loi » et la première mission des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), chargés de la police de l’environnement, est de « faire de la pédagogie », explique à l’AFP son directeur Pierre Dubreuil.

Sécheresse : "la pédagogie", première mission de la police de l'environnement

Quelle est la mission de l’OFB et de la police de l’environnement en période de sécheresse ?

La police est la plus importante de ses missions en volume d’activité puisque 1 700 agents (sur 3 000) ont pour activité principale la police : les inspecteurs de l’environnement. Ils sont 12 à 20 agents par département, assermentés et armés avec des pouvoirs de police administrative et judiciaire. Leur rôle est de faire en sorte que les arrêtés de restrictions d’usage de l’eau dans les départements en alerte sécheresse soient appliqués. D’abord en sensibilisant les usagers qu’ils soient particuliers, entreprises, collectivités ou agriculteurs. Notre but pour cette police nouvelle, à enjeux, c’est de faire comprendre le sens, même si on verbalise quand c’est nécessaire.

Quels sont les chiffres des verbalisations depuis le début de la crise sécheresse ?

C’est difficile de donner des chiffres parce qu’il faut les consolider, à la fin de la saison je les donnerai. Cette semaine nous avions totalisé 2 400 contrôles depuis mai 2022 sur l’ensemble du territoire. 85 % sont en conformité, sur les 15 % restants, notre rôle est de sensibiliser. Nos agents doivent faire respecter la loi, mais d’abord faire de la pédagogie. La très grande majorité de ces contrevenants sont de bonne foi. Quand on leur dit de ne pas arroser le jardin ou laver leur voiture, la majorité des gens ne savaient pas, ne comprennent pas, donc on explique sans verbaliser. Une petite minorité d’irréductibles ne veut pas comprendre, alors on dresse un procès verbal de 1 500 euros pour un particulier, 7 500 euros pour les personnes morales.

D’autres services ont le pouvoir de faire respecter ces arrêtés, l’État et l’OFB ont-ils les moyens nécessaires pour lutter efficacement ?

En crise hydrique on se concentre sur la police de l’eau, mais nos agents font aussi de la police de la chasse, de la pollution, c’est parfois un peu tendu. Mon rôle c’est de faire avec ce j’ai. Il y a un dialogue avec l’État pour demander plus de moyens. Nous sommes son bras armé, sous un corps et une tête, qui sont l’État et les préfets. Nous nous réunissons dans des comités de ressource en eau, un état des lieux est réalisé, des arrêtés sont pris. C’est sur cette base que nous effectuons les contrôles. Nous coopérons surtout avec la gendarmerie sur la question de l’eau. L’environnement et la biodiversité sont très dégradés dans notre pays, il faut les protéger, et c’est notre rôle.

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