Les communes rurales en meilleure santé financière que les communes urbaines

Publié le 10 février 2023 à 10h00 - par

La DGCL publie une radiographie des finances des communes rurales et identifie six groupes homogènes de communes.

Les communes rurales en meilleure santé financière que les communes urbaines

Globalement, les 30 772 communes rurales présentent des recettes et des dépenses de fonctionnement par habitant moitié moindres que celles des communes urbaines, révèle une récente étude de la Direction générale des collectivités locales (BIS n° 170 – janvier 2023). En matière de dépenses de fonctionnement, l’écart rural/urbain (652 euros par an et par habitant contre 1 174 euros) provient majoritairement des frais de personnel. Au total, 72 % de l’écart entre les dépenses de fonctionnement par habitant des communes rurales et celles des communes urbaines est expliqué par les frais de personnel et 28 % par les dépenses d’intervention, confirme l’auteur de l’étude. Parallèlement, l’épargne brute est similaire entre le rural et l’urbain, mais les ratios financiers traduisent « une situation financière plus satisfaisante dans le rural ». Et ce, d’autant plus que le caractère rural est marqué.

En revanche, les dépenses et recettes d’investissement par habitant sont assez proches. Ainsi, les dépenses d’investissement s’élèvent à 321 euros par habitant dans les communes urbaines contre 300 euros dans les communes rurales. Toutefois, ces dernières présentent un taux d’autofinancement plus élevé que dans les communes urbaines (90 % contre 76 %), un endettement plus faible (593 euros par habitant contre 1 064 euros par habitant) et donc, logiquement, un délai de désendettement plus court (3,4 ans contre 5,7 ans).

Cette situation favorable recouvre cependant des disparités de profils. Ainsi, l’auteur de l’étude identifie six classes, six profils de communes rurales. À l’intérieur de chaque classe, les communes se ressemblent et adoptent des choix budgétaires et financiers proches.

Classe 1 et 1 bis

Les communes de la classe 1 ont des volumes budgétaires de dépenses et recettes de fonctionnement par habitant supérieurs à la moyenne et des dépenses et recettes d’investissement par habitant dans la moyenne.

Les communes de la classe 1 bis ressemblent à celles de la classe précédente, mais avec des volumes budgétaires beaucoup plus élevés.

En résumé, les communes de la classe 1 et 1 bis sont des communes avec des volumes budgétaires plus élevés qu’en moyenne, mais qui investissent dans des proportions plus faibles qu’en moyenne. En conséquence, elles empruntent peu et dégagent une capacité de financement. On y trouve plus souvent qu’ailleurs des communes touristiques et de montagne. Ce sont des communes de plus grande taille qu’en moyenne.

Classe 2 et 2 bis

Les communes de la classe 2 présentent des dépenses et recettes de fonctionnement par habitant un peu en dessous de la moyenne. Les dépenses d’investissement par habitant sont, en revanche, beaucoup plus fortes (deux fois la moyenne), avec un taux d’équipement important.

Les communes de la classe 2 bis ressemblent à celles de la classe 2, mais avec des volumes budgétaires plus élevés, surtout en ce qui concerne les dépenses d’investissement.

En résumé, les communes de la classe 2 et 2 bis accomplissent un effort d’investissement ponctuel élevé. L’épargne brute, quoique supérieure à la moyenne, reste insuffisante pour financer ces investissements, et ces communes doivent emprunter. Cela entraîne une situation apparemment dégradée de leur endettement, mais qui en fait ne dure pas. Ce sont des communes de plus petite taille qu’en moyenne.

Classe 3

Les communes de la classe 3 ont des volumes budgétaires par habitant extrêmement élevés. Cette classe est très réduite (8 communes) du fait des montants en jeu.

En résumé, les communes de la classe 3 ont des volumes budgétaires élevés. Elles sont dans une situation financière favorable, avec une forte épargne brute par habitant et un endettement très faible. Elles sont de petite taille.

Classe 4

Les communes de la classe 4 ont des volumes budgétaires inférieurs à la moyenne, tant en fonctionnement qu’en investissement. Elles dégagent une capacité de financement supérieure à la moyenne et empruntent peu. En résumé, la classe 4 regroupe la grande majorité des communes rurales (61 % au total), qui ne se distinguent pas par une situation financière particulière.


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