Un référentiel sur les coûts de fonctionnement des bibliothèques municipales

Publié le 19 avril 2024 à 10h00 - par

Frais de fonctionnement et d’équipement, recettes tarifaires… Les communes peuvent se référer à une étude détaillée de l’Observatoire des finances et de la gestion publique locale pour analyser les coûts de fonctionnement de leurs bibliothèques municipales.

Un référentiel sur les coûts de fonctionnement des bibliothèques municipales
© Image par StockSnap de Pixabay

Les bibliothèques municipales sont à la charge quasi exclusive du bloc communal (97 %), selon une étude de l’Observatoire des finances et de la gestion publique locale (OFGL). S’appuyant sur les comptes d’exploitation des communes de la direction générale des finances publiques (DGFiP), l’étude fournit aux communes des références sur les coûts de fonctionnement des bibliothèques. Des références qui « ne constituent pas des objectifs, mais permettent d’éclairer les coûts mesurés localement, voire d’anticiper ceux-ci lors de projets d’agrandissement ou de création », précise André Laignel, président de l’OFGL.

En 2022, gérer une bibliothèque municipale coûte en moyenne 431 euros par m2, et ce coût augmente avec la taille de la commune. Le coût par habitant résidant dans la commune s’élève en moyenne à 30,6 euros et le coût moyen par document emprunté, à 5,5 euros. Toutefois, les bibliothèques proposent de nombreuses autres activités en dehors de la lecture : le coût moyen par passage atteint donc 10,6 euros, et il diminue avec le niveau de centralité de la commune.

Pour l’ensemble des bibliothèques communales et intercommunales, les dépenses de fonctionnement sont estimées à 1,7 milliard d’euros en 2022, dont 81 % de frais de personnel (salaires et charges). Une commune de 3 500 à 5 000 habitants sur deux recourt à des bénévoles pour gérer sa bibliothèque. Les frais de personnel représentent 2,4 % des dépenses de fonctionnement globales des communes et 26 % de leurs dépenses culturelles en section de fonctionnement. Ce poids sur les dépenses culturelles tend à décroître avec la taille des communes. Plus de la moitié des prestations externes est consacrée à la maintenance informatique, au gardiennage et au nettoyage des locaux.

Deuxième poste de dépenses des bibliothèques : les fournitures et achats, qui s’élèvent à près de 9 % des dépenses de fonctionnement. L’acquisition de livres, documents sonores et vidéos représente seulement 7,4 % des coûts. Il faut noter que les bibliothèques départementales apportent des ressources documentaires supplémentaires aux communes de moins de 10 000 habitants, ce qui augmente leur fonds sans impacter les coûts.

En 2022, les dépenses d’équipement des bibliothèques ont coûté aux communes en moyenne 56,3 euros par m2 de bibliothèque et 30,4 euros par habitant. Au sein d’une même strate de population, les dépenses par habitant augmentent avec le niveau de centralité de la commune – qui influence le rayonnement de la bibliothèque sur le territoire. La fréquentation de la bibliothèque est également liée à la proximité d’autres équipements : établissements scolaires, commerces…

Une bibliothèque ouvre en moyenne 22 heures par semaine. Plus son amplitude horaire d’ouverture est large, plus le coût par habitant est important.

Les missions évoluent et se diversifient

Plus de 80 % des communes reçoivent des recettes tarifaires, qui ne représentent pour autant que 1,8 % des charges de fonctionnement. Mais la quasi-gratuité reste la règle dans les bibliothèques : ces recettes correspondent essentiellement aux inscriptions et aux abonnements payants liés au prêt des documents, ainsi qu’à la vente d’ouvrages ou à la location d’espaces. Le conseil municipal vote chaque année librement la tarification qui dépend souvent de la commune de résidence. Ainsi, en dehors des collectivités qui pratiquent la gratuité totale, le prix moyen facturé s’élève à 10 euros par an pour un adulte résidant dans la commune et à 1,6 euro pour un mineur. Quatre bibliothèques sur dix reçoivent également des dotations et des subventions, avec parfois des montants importants.

Quant à la surface utile des bibliothèques, elle augmente avec la taille de la commune, notamment parce que leurs missions évoluent et se diversifient, au-delà de la conservation et du prêt de ressources documentaires : médiation sociale, inclusion numérique et programmation culturelle presque partout. Dans les plus grands établissements, on trouve aussi des espaces de travail, des studios de musique, des espaces d’exposition ou de spectacle… D’où une diminution du nombre de prêts par passage liée à la taille de la commune : de 2,4 pour les communes de moins de 10 000 habitants, il atteint 1,6 pour les communes de plus de 75 000 habitants. De même, plus les établissements de lecture publique sont grands, plus les habitants les fréquentent.

Marie Gasnier

Dotations de l’État

En 2022, 60 millions d’euros ont été versés à des communes pour 856 projets et 33,5 millions à des EPCI pour 292 projets au titre de la DGD-Bibliothèques, au sein de la dotation générale de décentralisation. Principalement destinée à des opérations d’investissement, elle peut aussi concerner des projets relevant des charges de fonctionnement (extension des horaires…). Les EPCI en majorité ont également bénéficié des contrats territoire-lecture, à hauteur de 3,6 millions d’euros d’aides de l’État en 2019.


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