La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont publié, le 14 septembre 2022, une étude sur les salaires dans la fonction publique hospitalière (FPH) en 2020 (Études et Résultats n° 1240). Cette année-là, le salaire net moyen en équivalent temps plein (ETP) des agents de la FPH s’est établi à 2 463 euros par mois, en hausse de 6,4 % en euros courants par rapport à 2019. Corrigé de l’inflation (+ 0,5 % en 2020), il a donc augmenté de 5,9 % en euros constants. C’est la plus forte croissance en plus de 10 ans, observent les deux auteurs de l’étude, qui avancent plusieurs explications.
Ainsi, cette forte hausse s’explique d’abord par l’instauration de la prime exceptionnelle « Covid-19 », destinée aux agents particulièrement mobilisés pendant la première vague de l’épidémie. Exonérée de cotisations et contributions sociales et d’impôt sur le revenu, cette prime s’est élevée à 1 500 euros par agent dans les unités les plus touchées par l’épidémie, et a varié de 500 à 1 500 euros ailleurs. Versée à environ quatre agents sur cinq dans la FPH, elle a contribué pour + 3,7 points à la hausse du salaire net en 2020. La hausse du salaire moyen s’explique ensuite par la mise en place, prévue par les accords du « Ségur de la santé », d’un complément de traitement indiciaire (CTI). Celui-ci, d’un montant de 90 euros nets mensuels à partir de septembre 2020, porté à 183 euros en décembre 2020, est versé à la plupart des personnels non médicaux (c’est-à-dire hors médecins, pharmaciens ou chirurgiens-dentistes) des hôpitaux et des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Il a contribué pour + 1,4 point à la hausse d’ensemble en 2020. Enfin, la hausse du salaire net moyen a été soutenue par la poursuite, en 2020, du protocole relatif aux parcours professionnels, aux carrières et aux rémunérations (PPCR) pour les fonctionnaires.
L’augmentation du salaire net moyen a toutefois été différente selon le statut des agents de la fonction publique. À savoir :
- + 6,6% en euros constants pour les fonctionnaires ;
- + 8,5% pour les contractuels ;
- + 2,6% pour les personnels médicaux.
Par ailleurs, les disparités salariales dans la FPH ont légèrement diminué en 2020… surtout parmi les hommes, notent les auteurs de l’étude. S’agissant des femmes, à statut, âge, grade, catégorie hiérarchique et type d’établissement identiques, elles ont perçu 3,4 % de moins que les hommes. Cet écart est, néanmoins, en légère diminution par rapport à 2019 (3,6 %).
Enfin, pour les salariés présents toute l’année en 2019 et en 2020 chez le même employeur et avec la même quotité de travail, soit près de deux agents sur trois de la FPH, le salaire net moyen a augmenté de 7,1 % en euros constants, précise l’étude.
