Démission d’un fonctionnaire : modalités et conséquences

Publié le 30 avril 2018 à 9h04 - par

Un fonctionnaire qui souhaite quitter son emploi dans la Fonction publique peut démissionner. Il met ainsi un terme à sa relation avec l’administration.

Démission d'un fonctionnaire : modalités et conséquences

« La démission ne peut résulter que d’une demande écrite du fonctionnaire marquant sa volonté non équivoque de cesser ses fonctions. » (article 96 de la loi du 26 janvier 1984). La démission ne prend effet que si elle est acceptée par l’autorité investie du pouvoir de nomination. Celle-ci est libre d’accepter ou de refuser la démission et dispose d’un mois pour le faire et pour fixer la date d’effet de la cessation de fonction qu’elle aura décidée. Dès lors qu’elle est acceptée par l’administration, la démission est irrévocable.

Modalités de la demande de démission

Le fonctionnaire doit adresser une demande écrite à son administration ou service, par lettre recommandée avec accusé de réception. L’administration doit impérativement lui répondre sous un mois pour la fdonction publique territoriale. Toute réponse de l’administration au-delà du délai imparti est irrégulière. Une nouvelle demande du fonctionnaire est possible. L’absence de réponse dans le délai imparti peut être attaquée devant le juge administratif dans les deux mois suivant l’expiration du délai de réponse.

La réponse apportée pourra être soit négative, soit positive. L’accord de l’administration est nécessaire pour que la démission du fonctionnaire soit acceptée. En cas de refus de la demande de démission, le fonctionnaire peut saisir la commission administrative paritaire compétente. La démission n’est effective qu’après accord de l’administration, à la date fixée par celle-ci. Aucun délai légal n’est imposé.

Le fait pour l’administration d’accepter la démission de l’agent alors que celui-ci se trouve dans un état nerveux maladif connu de l’administration, constitue une faute de nature à engager sa responsabilité.

Après acceptation de la demande, c’est l’administration qui fixe la date à laquelle la démission prend effet. Jusqu’à l’acceptation de sa démission par l’administration, le fonctionnaire demeure en service. Il conserve tous les droits attachés à sa fonction. Par conséquent, tant que sa demande n’a pas été acceptée, le fonctionnaire peut la retirer à tout moment.

La procédure à respecter varie si l’agent qui souhaite démissionner est titulaire ou contractuel. L’article 39 du décret n° 88-145 du 15 février 1988 prévoit qu’un « agent non titulaire qui présente sa démission est tenu de respecter un préavis qui est de huit jours au moins si l’intéressé a accompli moins de six mois de services, d’un mois au moins s’il a accompli des services d’une durée égale ou supérieure à six mois et inférieure à deux ans, de deux mois au moins si la durée des services est égale ou supérieure à deux ans. La démission est présentée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ».

Conséquences de la démission

À compter de sa date de démission, l’agent perd son statut de fonctionnaire. S’il souhaite par la suite retravailler dans la fonction publique, il doit repasser un concours ou être à nouveau recruté en tant qu’agent contractuel ou sur un grade accessible en recrutement direct. Dans le cas d’une radiation des cadres pour démission, révocation, licenciement, admission à la retraite ou fin de contrat, les droits à congés accumulés sur le CET doivent être soldés avant la date de cessation définitive d’activité de l’agent. Les nécessités de service ne pourront être opposées à l’agent pour l’empêcher de solder les jours acquis au titre du CET avant sa radiation des cadres.

Sauf démission légitime, la démission n’ouvre en principe pas droit au versement d’allocations pour perte d’emploi, puisque c’est l’agent qui prend l’initiative de rompre le lien avec l’employeur. Les motifs de démission susceptibles de donner lieu au versement sont la restructuration de service ou le départ définitif de la FPT pour créer ou reprendre une entreprise ou pour mener à bien un projet personnel. Le fonctionnaire qui a accompli au moins deux ans de services conserve ses droits à pension de retraite de la fonction publique. Si la durée de services est inférieure à deux ans, l’administration procède au rétablissement au régime général.

Le versement en capital d’une indemnité de départ volontaire à l’agent démissionnaire reste à l’appréciation de la collectivité territoriale qui en fixe, par voie de délibération et après avis du comité technique paritaire, les modalités d’attribution. Le montant de l’indemnité est fixé par délibération en cas de restructuration de service et par l’autorité territoriale dans les autres cas, dans la limite de 24 mois de rémunération brute annuelle. Le bénéficiaire ne doit pas être à moins de 5 années de l’âge d’ouverture de ses droits à pension. En outre, l’agent devra rembourser le montant de l’indemnité de départ volontaire s’il est recruté de nouveau, dans les 5 années suivant sa démission, dans l’une des trois fonctions publiques, en qualité de fonctionnaire ou d’agent non titulaire.

 


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