« Mépris » : les syndicats dénoncent la disparition du ministère de la Fonction publique

Publié le 12 janvier 2024 à 10h00 - par

Les syndicats de fonctionnaires ont regretté la disparition du ministère de plein exercice de la Fonction publique dans le nouveau gouvernement de Gabriel Attal, via des messages sur le réseau social X (ex-Twitter) et des communiqués de presse publiés jeudi 11 et vendredi 12 janvier 2024 .

"Mépris" : les syndicats dénoncent la disparition du ministère de la Fonction publique
© Par Paris Pao - stock.adobe.com

« Plus de ministère de la Fonction publique », a constaté la cosecrétaire générale de l’UFSE-CGT Céline Verzeletti, reprochant au président de la République Emmanuel Macron son « peu d’intérêt (…) pour la fonction publique et ses prérogatives ».

Dans un communiqué publié ce vendredi, la CGT fonction publique, premier syndicat de fonctionnaires, s’alarme de « la dilution et l’affaiblissement de la place des services publics au sein du pouvoir exécutif ».

L’ex-ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini n’a pas été reconduit jeudi 11 janvier dans ses fonctions par le Premier ministre Gabriel Attal, même s’il peut encore être nommé secrétaire d’État ou ministre délégué.

Mais contrairement aux ministres de plein exercice, les secrétaires d’État n’assistent pas systématiquement aux Conseils des ministres et disposent de moins d’autonomie puisqu’ils sont le plus souvent placés sous l’autorité d’un autre ministre.

« Quel que soit le rattachement d’un probable secrétariat d’État, il s’agira d’un strapontin aux prérogatives et aux moyens amputés », regrette la CGT fonction publique.

Or, Stanislas Guerini avait annoncé une grande loi de réforme de la fonction publique pour le mois de février. « Seul un ministre peut conduire les grands chantiers pour les 5,6 millions de fonctionnaires et contractuels avec les syndicats », juge sur X la fédération des services publics CFE-CGC (7e syndicat).

Deuxième syndicat du secteur, Force ouvrière estime que « le patron des fonctionnaires, le Premier ministre, a décidé d’ignorer ses agents ». « À l’heure où des millions d’agents attendent une revalorisation conséquente de leur pouvoir d’achat et une véritable carrière, l’absence de ministère dédié (…) est une faute politique », cingle FO dans un communiqué de presse diffusé vendredi 12 janvier.

Sans ministre de plein exercice, « quid des problèmes d’attractivité d’un secteur qui représente près de 20 % de la population active du pays ? », s’inquiète sur X la secrétaire générale de la CFDT fonctions publiques (3e syndicat) Mylène Jacquot. Pour elle, « la seule solution acceptable » serait de rattacher la fonction publique à Matignon, sous l’autorité du Premier ministre.

Dans un communiqué, Solidaires fonction publique (6e), Gaëlle Martinez qualifie d’« inadmissible » et de « geste de mépris » l’absence de ministère de plein exercice. « Faire disparaître le ministère ne fera pas pas disparaître les urgences », comme la question des salaires ou les conditions de travail, assène-t-elle.

Enfin, à l’Unsa fonction publique (4e), Luc Farré s’interroge : « Les services publics et les agents publics ne seraient donc pas une priorité pour ce nouveau gouvernement ? »

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, la fonction publique a d’abord été supervisée par un secrétaire d’État (Olivier Dussopt, 2017-2020), puis par des ministres de plein exercice comme Amélie de Montchalin (2020-2022) et Stanislas Guerini (2022-2024).

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2024


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Ressources humaines »

Voir toutes les ressources numériques Ressources humaines