Un fonctionnaire sur sept déclare avoir subi des traitements inégalitaires au travail

Publié le 28 février 2024 à 10h30 - par

Les fonctionnaires se disent plus souvent victimes de traitements inégalitaires au travail que l’ensemble des salariés.

Un fonctionnaire sur sept déclare avoir subi des traitements inégalitaires au travail
© Par Andrii Yalanskyi - stock.adobe.com

Un peu moins d’un salarié sur dix (9,1 %) âgé de 15 à 74 ans déclare avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations au travail en 2021, selon une récente étude de l’Insee (Insee Première n° 1983, février 2024). Ils sont un sur sept dans ce cas parmi les fonctionnaires, révèlent les auteurs de l’étude.

Dans le module complémentaire de l’enquête Emploi 2021, l’Insee a soumis une dizaine de motifs discriminatoires au sens du Code pénal aux personnes ayant subi un traitement inégalitaire ou une discrimination au travail : l’âge, le sexe, les origines, l’état de santé… Résultat : plus de la moitié des personnes en emploi déclarant avoir subi des traitements inégalitaires au travail évoquent un motif discriminatoire, soit 4,8 % des personnes en emploi.

Des fonctionnaires plus souvent victimes de traitements inégalitaires au travail

13,7 % des fonctionnaires ont donc déclaré avoir subi des traitements inégalitaires au travail en 2021. Cette plus grande propension des fonctionnaires à déclarer avoir subi des traitements inégalitaires s’explique, en partie, par le fait qu’ils occupent leur emploi depuis en moyenne plus longtemps (72 % des fonctionnaires ont une ancienneté de 10 ans ou plus, contre seulement 44 % des titulaires d’un CDI). « Ils ont donc une plus grande probabilité d’avoir été confrontés à ces situations », avancent les deux auteurs de l’étude. En outre, cela peut aussi s’expliquer par une sensibilisation plus forte dans la fonction publique (campagnes de prévention, dispositifs obligatoires de signalement, désignation de référents…).

Le sexisme, principal motif de discrimination au travail

En 2021, les femmes en emploi déclarent davantage que les hommes avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations au travail : 11,3 % contre 7 %. Sans grande surprise, parmi les femmes déclarant avoir fait l’objet de traitements inégalitaires dans leur emploi actuel, près d’un tiers (30 %) estime que le sexisme en est la principale raison, contre seulement 2 % de leurs homologues masculins. Au total, le motif sexiste est la première source de discrimination au travail, cité par 19 % des personnes en emploi déclarant des traitements inégalitaires ou des discriminations, met en exergue l’étude de l’Insee.

Autres victimes de discriminations au travail : les immigrés. Les origines sont ainsi le deuxième motif de discrimination le plus cité par les personnes en emploi déclarant avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations dans l’emploi (11 %). C’est particulièrement ressenti parmi les immigrés et leurs descendants. Ainsi, en 2021, 57 % des immigrés et 21 % des descendants d’immigrés mettent en relation des traitements inégalitaires vécus avec leurs origines. Au total, 4,9 % des immigrés en emploi déclarent avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations liés à leurs origines, contre 0,3 % des personnes sans ascendance migratoire directe.

Enfin, en 2021, près d’un quart (23,4 %) des personnes en emploi s’estimant en mauvais ou très mauvais état de santé déclare avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations au travail, contre 7,7 % des personnes jugeant être en bon ou très bon état de santé. Les personnes en emploi en mauvais ou très mauvais état de santé sont 21 % à considérer que ces traitements sont principalement imputables à leur état de santé ou à leur handicap, ce motif étant pour elles le plus cité, devant le sexe, rapportent les auteurs de l’étude.


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