Fonction publique : pas d’évolution du point d’indice, des syndicats quittent la réunion

Publié le 9 décembre 2021 à 14h57 - par

La ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a indiqué, jeudi 9 décembre 2021, que les conditions n’étaient « pas réunies » pour revaloriser le point d’indice des fonctionnaires, entraînant la colère et le départ de plusieurs syndicats de la Fonction publique (CGT, FSU et Solidaires) du cycle de conférence salariale.

Fonction publique : pas d'évolution du point d'indice, des syndicats quittent la réunion

Pour la troisième fois cette année, la ministre et les représentant syndicaux se sont retrouvés pour évoquer les revalorisations salariales et les difficultés liées au pouvoir d’achat des fonctionnaires.

Dans un courrier adressé préalablement à l’ensemble des organisations syndicales et dont l’AFP a obtenu copie, la ministre leur a signifié qu’une revalorisation n’était pas à l’ordre du jour car « toutes les conditions ne semblent pas réunies ». Elle a par ailleurs défendu les mesures déjà prises par le gouvernement, comme la revalorisation accordée en juillet à 1,2 million d’agents de la catégorie C, les moins bien rémunérés.

Ce qui n’a pas convaincu les syndicats, qui espéraient une augmentation générale des salaires via le dégel du point d’indice, qui sert à calculer le salaire de tous les fonctionnaires.

La CGT, la FSU et Solidaires ont annoncé l’arrêt de leur participation au cycle de la conférence salariale.

« Pendant ce quinquennat, aucune mesure générale de revalorisation salariale n’a été prise, alors même que les pertes de pouvoir d’achat sont énormes. Plus de 6 % depuis 2017 », ont-ils exprimé dans un communiqué de presse commun.

À l’issue de ce rendez-vous salarial, la ministre a annoncé que le minimum de traitement serait relevé, au 1er janvier 2022, pour qu’aucun agent ne soit recruté à un indice inférieur au SMIC. « Ce sont des mesures de rattrapages seulement, qui ne sont pas du tout cohérentes face à l’inflation », a regretté Natacha Pommet, secrétaire générale de la Fédération CGT des Services publics.

Amélie de Montchalin a renvoyé la question d’une négociation générale sur les rémunérations et les carrières au prochain quinquennat.

« On considère que notre place n’est plus là. On parle dans le vent alors qu’il y a urgence », a déploré Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires Fonction publique.

Le gouvernement n’entend pas « la colère sociale qui gronde » et devra en « mesurer les conséquences » et « prendre ses responsabilités ». estime Natacha Pommet, tout en se disant ouverte à des négociations « immédiates et sérieuses » concernant le dégel.

Les syndicats CFDT, CGC, CFTC, FA-FP, FO et Unsa sont restés autour de la table et poursuivent les discussions. « On a décidé de ne pas boycotter. L’espoir fait vivre, si on n’a pas d’espoir, on ne se bat plus », a déclaré Pascal Kessler président de la FA-FP.

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