Le risque routier : première cause de mortalité pour les sapeurs-pompiers en 2023

Publié le 7 novembre 2024 à 14h10, mis à jour le 7 novembre 2024 à 14h10 - par

Relyens dessine les grandes tendances de l’accidentologie chez les sapeurs-pompiers en 2023.

SDIS : la route est la première cause de mortalité des sapeurs-pompiers
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Le groupe mutualiste européen Relyens a publié, le 17 octobre 2024, une étude intitulée « Regard sur… Les risques professionnels et les accidents en service commandé dans les Services d’Incendie et de Secours ». L’édition 2024 de cette étude annuelle dresse un état des lieux des accidents du travail dans les Services d’incendie et de secours (SDIS) en 2023. La population concernée regroupe 19 096 sapeurs-pompiers professionnels  (SPP), 48 266 sapeurs-pompiers volontaires  (SPV) et 4 988 personnels administratifs techniques et spécialisés, répartis dans 53 SDIS assurés au moins en accident de service.

Les grandes tendances de l’accidentologie chez les sapeurs-pompiers

L’accident en caserne demeure la première nature d’accidents, aussi bien chez les sapeurs-pompiers professionnels que chez les sapeurs-pompiers volontaires. Parmi les accidents survenus en caserne, les deux tiers sont liés à la pratique sportive. Le secours à victime représente la première cause d’accident en intervention, révèle l’étude. Les accidents de trajets et de circulation représentent un peu plus de 10 % du total des accidents des volontaires et 5 % des professionnels. Et les accidents de trajets sont presque quatre fois plus nombreux que les accidents routiers liés aux missions opérationnelles.

La gravité des accidents

En 5 ans, la gravité des accidents s’affiche en forte hausse pour les pompiers professionnels  (+ 15 %) alors qu’elle diminue légèrement pour les pompiers volontaires (- 4 %). La durée moyenne d’arrêt s’établit à 48 jours chez les SPP et à 39,9 jours chez les SPV.

« L’âge impacte la durée des absences et constitue une donnée importante en matière de prévention des risques professionnels » pointent les auteurs de l’étude. Les sapeurs-pompiers volontaires de moins de 25 ans forment ainsi une population exposée, avec un tiers des accidents les concernant.

Le risque routier chez les sapeurs-pompiers

Le risque routier représente une réalité quotidienne pour les sapeurs-pompiers, qui interviennent régulièrement dans des conditions délicates et sur les réseaux routiers et autoroutiers. Pour preuve, l’accidentologie routière est clairement identifiée comme la principale cause de décès (67 %) dans les SDIS en 2023. Et 35 % des blessés graves sont impliqués dans des accidents de trajets (toutes natures confondues). Cela représente la deuxième circonstance des blessures survenues en service. Pour Relyens, l’accidentologie routière est donc « un enjeu majeur. »

Selon l’étude annuelle, la fréquence globale des accidents routiers tend à diminuer chez les sapeurs-pompiers professionnels depuis plusieurs années quand, à l’inverse, elle augmente chez les sapeurs-pompiers volontaires. Chez les SPP, ceux entre 30 et 50 ans semblent les plus exposés aux accidents routiers, à la fois en volume et en durée. Chez les SPV, ceux âgés de moins de 30 ans sont les plus exposés aux accidents routiers en volume, et ceux âgés de 40 et 55 ans, en durée.

L’accident routier représente 5,3 % des accidents des pompiers professionnels, mais les arrêts durent plus longtemps que pour les autres types d’accidents. En moyenne, en 2023, les arrêts consécutifs à un accident routier ont duré 71,4 jours chez les SPP, contre 45,7 jours chez les SPV.


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