Vives inquiétudes sur la santé des professionnels de santé

Publié le 17 janvier 2019 à 10h38 - par

Un sondage publié fin 2018 lance une « alerte rouge » sur la santé des professionnels de santé.

Vives inquiétudes sur la santé des professionnels de santé

Selon le Baromètre Carnet de santé réalisé par Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH), rendu public mi-décembre 2018, plus d’un tiers (38 %) des personnels hospitaliers ont été malades au cours des deux derniers mois. C’est presque deux fois plus que la population générale et 6 points de plus que l’an dernier à la même époque. « Cause ou conséquence de cela, leur satisfaction au travail s’effondre », révèle le sondage d’Odoxa. Pour expliquer cette situation « gravissime » pour la santé des professionnels de santé, particulièrement à l’hôpital, le rapport scientifique du Pr Didier Truchot, qui complète le sondage, dresse un constat sans appel, d’où ressortent trois enseignements principaux.

 Un déficit de prévention

« Les professionnels de santé sont de mauvais élèves en termes de prévention », pointe le baromètre Odoxa-MNH. Ainsi, deux soignants sur cinq (18 %) et surtout six médecins sur dix (55 % des généralistes et 61 % des spécialistes) n’ont pas de médecin référent. De même, plus de la moitié (53 %) des soignants et plus de six infirmiers et aides-soignants sur dix ne se font jamais vacciner contre la grippe !

 Des comportements à risque fréquents

« Pire, nombreux sont ceux qui ont des comportements à risque que, pourtant, ils combattent auprès de leurs patients », observent Odoxa et la MNH :

 

  • Un médecin sur dix (11 % des spécialistes et 8 % des généralistes) consomme de l’alcool quotidiennement et trois sur dix plusieurs fois par semaine.
  • Plus d’un soignant sur dix (12 %) fume quotidiennement et près d’un sur quatre (22 %) occasionnellement. La prévalence constatée double auprès des infirmiers et aides-soignants (20 à 22 % de fumeurs quotidiens) pour rejoindre les niveaux observés dans la population générale.
  • Plus d’un tiers (35 %) des soignants et près d’un infirmier (45 %) et aide-soignant sur deux (56 %) n’a aucune activité physique régulière.

 

Le burn-out guette

Conséquence de cet état de fait, le burn-out « guette les professionnels de santé », préviennent les auteurs du sondage. En moyenne, près de six soignants sur dix travaillent le week-end (15 % presque toujours et 44 % régulièrement). Sans surprise, le chiffre culmine à neuf sur dix pour les infirmiers et aides-soignants. Près d’un quart des professionnels de santé (23 %) souffre de troubles du sommeil quotidiens et la moitié (51 %) au moins une fois par semaine.

Ces mauvaises pratiques et cette carence en prévention aboutissent donc à des niveaux de pathologies préoccupants. « Mais comme, en plus, les professionnels de santé posent deux fois moins de journées d’arrêt de travail que la population générale, 7,5 jours en moyenne par an contre 14 jours pour les salariés Français dans leur ensemble, la cocotte-minute semble prête à exploser », redoutent Odoxa et la MNH.


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