Inondations : clarifier le dispositif de vigilance et améliorer les plans communaux d’intervention

Publié le 14 mars 2017 à 13h05 - par

Neuf mois après les inondations qui ont touché les bassins de la Seine et de la Loire, un rapport d’experts préconise de clarifier le dispositif de vigilance « inondation » et d’améliorer les plans communaux d’intervention.

Inondations : clarifier le dispositif de vigilance et améliorer les plans communaux d'intervention

Les inondations de mai-juin 2016, qui avaient touché une quinzaine de départements, avaient fait un milliard d’euros de dégâts et entraîné l’évacuation de 15 000 personnes, rappellent l’Inspection générale de l’administration et le Conseil général de l’environnement et du développement durable dans ce document remis à la ministre de l’Environnement Ségolène Royal.

Ces inondations ont représenté « le deuxième événement le plus coûteux » enregistré depuis la création du régime des catastrophes naturelles, après la tempête Xynthia en 2010, relève le rapport.

Mieux prévoir les crues et les inondations suppose de « simplifier les messages par un système unifié de vigilance inondation », qui doit se « substituer progressivement à l’ensemble existant, hétérogène et mal compris », écrivent les experts.

Actuellement, le dispositif implique Météo-France, pour les pluies, et surtout le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi) et les Services de prévision des crues (SPC), chargés de prévoir les débits et les niveaux des rivières, et l’étendue des zones inondées.

Le rapport souhaite que Météo-France « ne diffuse plus des alertes ou des vigilances qui introduisent de la confusion ». Il faut « éviter qu’il vienne perturber la lisibilité » des messages « par ses propres alertes pluies-inondations ou inondations », insistent les experts. Il s’agit « d’orienter les efforts » de Météo-France pour qu’il fournisse au Schapi et aux SPC « des données de prévision de pluies exploitables par ceux-ci », explique-t-il.

Les expert suggèrent « d’appuyer la prévision hydrologique sur un système plus sûr de collecte de données » et « une révision des modèles pour tenir compte des connaissances nouvelles apportées par ces crues ».

Ils recommandent par ailleurs d’« améliorer la qualité des plans communaux de sauvegarde et de les développer », et de « prévoir le renouvellement régulier d’exercices ».

Les plans communaux « pertinents, opérationnels, mis à jour et bien connus sont malheureusement des exceptions », est-il écrit dans le rapport. « Trop de communes en sont dépourvues, et trop de plans sont de simples documents administratifs, inutilement volumineux, réalisés par des bureaux d’études insuffisamment au fait des nécessités opérationnelles », est-il ajouté.

Quant aux centres opérationnels départementaux, leur organisation doit être assouplie afin de permettre « un partage d’information plus fluide entre les acteurs concernés ».

Les experts préconisent par ailleurs l’ouverture de discussions pour sécuriser le réseau de Voies navigables de France et d’« accroître les efforts de sécurisation des réseaux de distribution électrique ».

Pour sa part, Mme Royal a lancé le 8 mars « Vigicrues Flash », un dispositif visant à « informer en temps réel les collectivités locales menacées » par des crues soudaines et rapides de leurs cours d’eau. Le dispositif s’applique dans 10 000 communes, précise-t-elle dans un communiqué.

 

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