Le Sénat se penche sur les coûts de l’artificialisation nette des sols

Publié le 15 mars 2024 à 11h00 - par

La loi Climat et résilience impose de réduire progressivement l’artificialisation des sols, sans prévoir d’outils financiers. Une politique qui coûtera cher et supprimera des recettes aux collectivités, ce qui conduit la commission des finances du Sénat à créer une mission d’information sur le financement du zéro artificialisation nette.

Le Sénat se penche sur les coûts de l'artificialisation nette des sols
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L'objectif Zéro artificialisation nette (ZAN)
L'objectif Zéro artificialisation nette (ZAN)
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Le principe de « zéro artificialisation nette » (ZAN) fixé par la loi Climat et résilience du 22 août 2021 continue à faire couler de l’encre et à susciter des débats. Pour atteindre l’objectif, les communes devront réduire de moitié la consommation d’espaces d’ici à 2031, pour arriver au ZAN en 2050. Des dispositions particulièrement inquiétantes pour les collectivités. Votée sous l’impulsion du Sénat, une loi du 20 juillet 2023 adapte les règles afin de faciliter l’action des élus locaux et de mieux les accompagner. Pour autant, elles « n’ont pas été assorties des outils financiers indispensables à leur mise en application » « malgré les engagements pris par le gouvernement et la demande de nombreux parlementaires », déplore la commission des finances de la chambre haute qui a donc décidé de créer une mission d’information sur le financement du zéro artificialisation nette.

Car le besoin en foncier subsistera, ne serait-ce qu’en raison de la crise du logement et de la politique de réindustrialisation. Et la raréfaction progressive du sol constructible et aménageable qu’introduisent les objectifs de réduction de l’artificialisation augmentera inéluctablement le prix du mètre carré. Les collectivités devront « renaturer » certaines surfaces artificialisées – un processus coûteux et difficile à financer. En outre, limiter l’artificialisation aura également des conséquences sur les recettes fiscales et sur le calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF). « Les collectivités territoriales s’inquiètent donc à juste titre de l’impact de ces nouvelles normes sur leur équilibre financier et sur leur capacité à poursuivre leurs politiques de logement et de développement économique », conclut le Sénat.

Ni nouvel impôt ni nouvelles règles

La mission d’information sur le financement du ZAN, dont les rapporteurs sont les sénateurs Jean-Baptiste Blanc (Vaucluse) et Hervé Maurey (Eure), devra identifier et étudier les coûts induits par la mise en œuvre des objectifs de réduction de l’artificialisation et proposer des solutions financières. Toutefois, la commission des finances ne souhaite pas proposer un nouvel impôt ni ajouter de nouvelles règles ; il s’agira de définir « enfin » le modèle économique sans lequel il sera impossible d’atteindre l’objectif ZAN.

En parallèle, un groupe de suivi réunissant des sénateurs de trois commissions permanentes du Sénat étudieront les aspects normatifs et réglementaires de la loi Climat et résilience et de la loi du 20 juillet 2023.

Martine Courgnaud – Del Ry

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