Eau : les régies appellent à un « Grenelle de l’eau » avec l’État en Île-de-France

Publié le 27 juin 2023 à 8h40 - par

Les régies publiques chargées d’alimenter en eau potable Paris et une partie des Franciliens ont appelé lundi 26 juin 2023 à un « Grenelle de l’eau » pour la région, au moment où se prépare un coûteux projet d’usines qu’elles jugent énergivore, non-écologique et anti-démocratique.

Eau : les régies appellent à un "Grenelle de l'eau" avec l'État en Île-de-France
© Image par Jonas Kim de Pixabay

Au cœur de cette bataille, le projet du Sedif, premier syndicat des eaux de France (133 communes autour de Paris, 4 millions d’usagers), de doter ses usines de technologies promettant une « eau pure », un projet à près d’un milliard d’euros qui pour les contestataires est « une fuite en avant dans le tout-technologique » ignorant l’enjeu de la préservation de la ressource.

« Ce méga-projet d’investissement aura d’importantes conséquences à l’échelle de toute l’Île-de-France et du bassin versant Seine Normandie », a dit Dan Lert, président d’Eau de Paris, lors d’une conférence de presse au côté d’intercommunalités passées ou en cours de passage en régie publique, le tout représentant plus de 4 millions d’habitants (un tiers des Franciliens).

Cette « réponse est inadaptée à l’Île-de-France » et au défi du climat, et entraînera « une augmentation substantielle du prix de l’eau pour les usagers du Sedif, l’explosion de la consommation énergétique, le report des pollutions sur d’autres acteurs » avec les rejets liés à ces traitements, a énuméré l’adjoint (EELV) d’Anne Hidalgo, demandant « le retrait du projet » et « un grand débat démocratique sur l’eau dans la région, avec l’État ».

Relevant que les réseaux sont interconnectés, ces acteurs s’inquiètent aussi de leur capacité à poursuivre les échanges, si les eaux devaient prendre des caractéristiques trop différentes.

Pour Michel Bisson, président de Grand Paris Sud (sur Essonne et Seine-et-Marne), « il n’est pas possible qu’un syndicat propose ses propres normes de qualité de l’eau », à côté des normes européennes.

« C’est une question de confiance citoyenne », a-t-il expliqué, réclamant « un Grenelle de l’eau du bassin Seine Normandie, avec le préfet de région, pour définir une stratégie collective dans une logique d’alliance des territoires pour préserver la ressource ».

Le projet du Sedif, présidé depuis 1983 par André Santini et en délégation de service public confiée à Veolia, fait depuis avril l’objet d’un débat public obligatoire, sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP).

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