Les Français toujours plus confiants dans le service public local, selon le baromètre AATF-IPSOS

Publié le 13 novembre 2020 à 14h53 - par

Réalisé après les élections municipales, et pendant une crise sanitaire économique et sociale sans précédent, le quatrième baromètre AATF-IPSOS confirme la confiance des Français envers le service public local. Ils souhaitent une sortie de crise axée vers le développement durable.

Les Français toujours plus confiants dans le service public local, selon le baromètre AATF-IPSOS

« Alors que les Français s’interrogent plus que jamais sur le sens de l’action publique, le choc du Covid-19 a renforcé la confiance dont ils témoignent vis-à-vis des collectivités locales, des élus locaux et des fonctionnaires territoriaux », constate l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF), qui a publié son quatrième baromètre annuel sur les Français et le service public local, en partenariat avec IPSOS. En effet, 79 % se déclarent satisfaits des prestations fournies par les collectivités, et 66 % considèrent qu’après les hôpitaux, elles sont les services publics qui ont su le mieux réagir à la crise.

En revanche, selon le baromètre, la crise a accéléré la rupture entre les Français et l’État : 21 % seulement ont trouvé les préfectures efficaces face à la crise, et 84 % d’entre eux estiment que l’État ne peut plus exercer seul les compétences régaliennes de l’éducation, de la police et de la santé. Un avis également exprimé par huit fonctionnaires territoriaux sur dix. De plus, 80 % des Français et 77 % des fonctionnaires territoriaux partagent le sentiment que la crise sanitaire a montré la nécessité de renforcer les pouvoirs des élus locaux en matière de santé. Et plus de neuf sur dix pensent qu’il faudrait obliger les nouveaux médecins à s’installer quelques années dans les zones à faible densité médicale.

Pour faire face à la crise, le développement durable paraît une option sérieuse aux yeux des citoyens. Ainsi, ils plébiscitent la rénovation énergétique des bâtiments (74 %), le développement des circuits courts entre producteurs et consommateurs (86 %), la mise en œuvre d’un grand plan numérique éco-compatible qui prévoirait notamment le recyclage des ordinateurs d’entreprises au profit des personnes modestes (71 %) et l’aménagement des pistes cyclables (66 %).

Par ailleurs, deux tiers des Français jugent qu’il conviendrait d’instaurer une taxe exceptionnelle sur les entreprises qui se sont enrichies pendant la crise afin de venir en aide aux secteurs sinistrés comme le tourisme et la restauration, et qu’il faudrait permettre aux collectivités d’entrer au capital des entreprises en difficulté, avec des contreparties d’emplois et d’investissements relocalisés. Deux propositions soutenues par l’AATF.

Concernant la gestion locale, huit sondés sur dix (grand public et fonctionnaires territoriaux) jugent prioritaire la protection des élus face aux incivilités – en hausse par rapport à l’an dernier. Près de neuf sondés sur dix (grand public et fonctionnaires territoriaux) approuvent le fait de fixer des règles déontologiques pour éviter les conflits d’intérêt en cas de recrutement de cadres du secteur privé, ainsi que la nécessité de réserver les postes importants des ministères à des fonctionnaires ayant une expérience de terrain. Le grand public estime qu’il faudrait ouvrir la haute fonction publique « à des hommes et des femmes issus d’autres horizons », tandis que les fonctionnaires territoriaux sont davantage attachés à une meilleure mobilité entre emploi public et emploi privé.

À noter également : le grand public a une meilleure opinion des fonctionnaires territoriaux (66 %) que des fonctionnaires d’État, appréciés à seulement 43 %.

Constatant qu’elle « ne peut pas se satisfaire de la défiance qui s’est installée entre nos concitoyens et l’État », l’AATF se mobilise pour deux grandes réformes. Le projet de loi 4D (décentralisation, déconcentration, différentiation, décomplexification) de la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, « qui doit donner davantage de marge de manœuvre et de libertés aux collectivités et renforcer l’organisation de l’État sur le territoire autour du préfet », et la réforme de la haute fonction publique, qui vise à fournir à l’État « des cadres dirigeants aux profils plus opérationnels ».

Marie Gasnier

Pour réaliser le baromètre, IPSOS a interrogé par internet en septembre un échantillon représentatif de la population française (1 000 personnes) et un échantillon représentatif de 500 fonctionnaires territoriaux.


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