Pour le gouvernement, la relance passe aussi par les communes rurales

Publié le 16 novembre 2020 à 8h00 - par

Le gouvernement a appelé les communes rurales à tirer profit des 5 milliards d’euros à leur disposition dans le plan de relance, « particulièrement ambitieux », à l’occasion du second comité interministériel aux ruralités (CIR) qui s’est tenu samedi 14 novembre 2020 à Matignon.

Pour le gouvernement, la relance passe aussi par les communes rurales

Jean Castex a livré samedi un vibrant plaidoyer en faveur de la ruralité, présentée comme « une chance pour la France », même si les élus craignent que certains ministères « traînent les pieds » pour se mettre à l’ouvrage.

« Oui, revendiquons-le : la ruralité est une chance pour la France », a affirmé le chef du gouvernement dans un message adressé à l’Association des maires ruraux de France (AMRF), qui tenait son assemblée générale par visioconférence.

Après la tenue du deuxième comité interministériel aux ruralités (CIR), le matin à Matignon, M. Castex a énuméré devant les maires les différentes mesures prises par le gouvernement pour soutenir le monde rural, non sans rappeler qu’il en était issu.

« Vous avez un Premier ministre à la ruralité, tant le maire rural, le conseiller départemental rural que j’étais il y a encore quatre mois est profondément attaché non seulement à la ruralité et à son cadre exceptionnel, mais également aux valeurs qu’elle véhicule », a affirmé l’ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales).

M. Castex a notamment insisté sur les 5 milliards d’euros pour la ruralité qui figurent dans le plan de relance de 100 milliards sur deux ans, afin de redresser la croissance française mise à l’arrêt au printemps par le premier confinement et à nouveau frappée par le reconfinement de cet automne.

« Notre volonté n’est pas seulement de sauvegarder et de protéger, c’est également d’être offensifs et de favoriser la croissance et le développement des territoires ruraux », a-t-il souligné.

Selon l’entourage du Premier ministre, les communes rurales pourront notamment bénéficier des crédits accordés au volet agricole ou du programme territoires d’industrie.

Lors de son intervention, le Premier ministre s’est également félicité que 96 % du territoire français soit désormais « couvert en 4G par au moins un opérateur, contre 89 % il y a deux ans », rappelant l’objectif d’installer « 2 066 nouveaux pylônes qui vont être déployés en deux ans, dont 462 ont déjà été mis en service ».

« Prise de conscience »

Sur la question très sensible de la santé, il a rappelé l’objectif de « déployer 200 médecins salariés d’ici à 2022 dans les territoires ruraux, dont 50 ont déjà été recrutés (…), par des revalorisations salariales inédites pour renforcer l’attractivité des professionnels de santé y compris dans les territoires ruraux ».

« Ce sont également 450 postes d’assistants médicaux qui ont été créés en milieu rural pour épauler les médecins », a-t-il ajouté.

Son cabinet a rappelé, par ailleurs, que le nombre de maisons France services s’élève désormais à 856, après 323 nouvelles labellisations de ces guichets uniques pour effectuer des démarches administratives.

M. Castex a aussi souligné l’intention du gouvernement de réinvestir dans les petites lignes ferroviaires.

Pour l’AMRF, le discours du Premier ministre a démontré qu’il y avait « une prise de conscience » de Matignon et de la ministre de la Cohésion des Territoires, Jacqueline Gourault, ainsi que de son secrétaire d’État Joël Giraud, qui ont tous deux participé à l’assemblée générale.

« Ils font le job, mais derrière nous avons des ministères qui traînent les pieds, qui sont le ventre mou de la démarche et qui font que ça n’avance pas toujours à la bonne vitesse », a expliqué à l’AFP Dominique Dhumeaux, premier vice-président de l’AMRF, en allusion à ceux de la Santé, de l’Éducation nationale et Bercy.

« Nous observons des avancées, mais pour nos concitoyens dans nos villages, cela demeure peu visible. Elles n’ont pas impacté leur vie quotidienne », a regretté M. Dhumeaux, maire de Fercé-sur-Sarthe (Sarthe).

Il a pris comme exemple le secteur de la santé : « On a beau avoir des beaux discours sur l’accès aux soins et la dématérialisation, on sait tous que sur les cinq prochaines années nous n’aurons plus assez de médecins et que cela va se dégrader de plus en plus ».

Le premier comité interministériel de la ruralité s’est déroulé en février dans la commune de Girancourt dans les Vosges. Ces rencontres permettent de faire le point sur l’agenda rural, lancé après la crise des « gilets jaunes », et qui compte 181 mesures pour soutenir le monde rural jusqu’en 2022.

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