Le végétal et la biodiversité pour éviter les inondations

Publié le 4 janvier 2019 à 13h34 - par

L’AMF et les professionnels du paysage proposent un guide sur l’utilisation du végétal pour gérer les milieux aquatiques et prévenir les inondations.

Le végétal et la biodiversité, pour éviter les inondations

Le génie écologique et les aménagements végétaux, seuls ou en complémentarité avec les ouvrages de génie civil (barrages, digues…), contribuent à préserver les territoires des inondations et à mieux gérer les milieux aquatiques. Les EPCI peuvent y recourir dans le cadre de la Gemapi (gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations), dont ils ont désormais la charge, aussi bien pour le suivi et l’entretien que pour des actions ponctuelles sur les cours d’eau et les bassins versants.

Il convient d’adopter une approche globale, en considérant le bassin dans son ensemble et en réfléchissant aux impacts, sur les territoires situés à l’aval, des aménagements effectués en amont. Les représentants des usagers (associations de riverains et de protection de la nature, exploitants de parcelles…) participeront utilement aux processus de réflexion et de décision. Par ailleurs, la collectivité doit anticiper autant que possible les démarches administratives d’autorisations environnementales.

Le projet d’aménagement végétal doit viser plusieurs objectifs dans le contexte de la Gemapi. Quelques exemples : diminuer le ruissellement sur les bassins versants en favorisant l’infiltration, réduire et ralentir au maximum les écoulements le plus à l’amont possible, développer les zones d’expansion des crues en amont des sites vulnérables, maîtriser les évolutions du lit des cours d’eau, restaurer les milieux humides et favoriser la biodiversité… Il peut être intéressant aussi de valoriser les paysages ou les usages liés à l’eau, et d’assurer la gestion des eaux pluviales urbaines, notamment avec des ouvrages végétalisés.

Un guide, publié par l’Association des maires de France (AMF) et les professionnels du végétal (Val’hor), détaille la diversité des modes d’intervention possibles, et fournit plusieurs exemples d’ouvrages réalisés dans les territoires. Par exemple, la restauration, par Chambéry métropole, de la rivière Leysse, qui traverse une zone d’activité économique importante, et qui atteignait une cote d’alerte de crues très élevée, menaçant de passer par-dessus les digues dont certaines dataient de 150 ans.

Son projet poursuivait trois objectifs. Tout d’abord, protéger les zones d’activité et d’habitation contre les inondations, en consolidant et en reconstruisant les digues avec des matériaux imperméables, en les compactant pour empêcher la végétation spontanée et en les enherbant en surface ; il a fallu aussi dévier les réseaux préexistants (électricité, eau…), intégrés aux anciens ouvrages. Il s’agissait également de contenir les crues centennales en élargissant par endroits le lit de la rivière, et en améliorant les fonctions écologiques du nouveau lit, par la création d’un parcours plus sinueux. Enfin, la métropole a voulu diversifier les habitats aquatiques et recréer des zones humides d’expansion de crues, favorables à la faune et à la flore.

Dans le Maine-et-Loire, la commune d’Aviré a, dans un premier temps, acquis un étang qu’elle voulait réhabiliter pour offrir un espace de promenade et de pêche. Toutefois, le site était fréquemment inondé lors des crues de la rivière Sazée. En recréant des méandres près de l’étang, cette situation a pu être résolue et cet espace fréquenté par le public a retrouvé une biodiversité. Ainsi, les travaux, prévus sur l’étang ont été le point de départ d’un projet plus important, incluant la prévention des inondations.

Marie Gasnier

Source : Guide Gemapi et paysage. Le végétal au service de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations, AMF et Val’hor


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