Après avoir obtenu des délais supplémentaires pour déposer des amendements au texte à l’issue des boycotts de trois « conseils supérieurs » les 27 février, 4 et 5 mars (respectivement pour la fonction publique territoriale, hospitalière et de l’État), les organisations syndicales ont de nouveau refusé ce mercredi de siéger au Conseil commun, à l’exception de la CFDT.
La séance a donc été reportée à la semaine prochaine, a indiqué à l’AFP Mylène Jacquot, représentante de la CFDT fonction publique à l’issue du « CCFP », où son organisation était présente « pour marquer et exprimer ses désaccords ».
Les syndicats ont désormais jusqu’à mi-mars pour proposer de nouvelles modifications du projet de loi, qui s’accompagne notamment d’un plan de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d’ici 2022, et que le gouvernement a prévu de faire passer en Conseil des ministres à la fin du mois, en vue d’une adoption avant l’été.
Les représentants des fonctionnaires ont rappelé mercredi lors d’une conférence de presse en banlieue parisienne « les dangers que recèle ce projet de loi », dénonçant notamment le recours accru aux contractuels prévu par le texte, ou encore la notion de rémunération au mérite et l’« affaiblissement des instances de représentation des personnels ».
« Ce que l’on veut à travers ce boycott, c’est alerter pour dire (…) vous jouez avec le feu. On ne fera pas semblant de participer à un dialogue social qui n’en a que le nom », a fustigé Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU fonction publique, 5e syndicat de la branche.
À l’inverse, le secrétaire d’État Olivier Dussopt, chargé de la réforme, a mis en avant dans un communiqué « son attachement au dialogue social et son souhait de poursuivre la concertation avec les organisations syndicales » amorcée il y a un an. Il en veut pour preuve les délais accordés à ces dernières, alors qu’il n’en avait « aucune obligation ».
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