Un dialogue construit pour mieux manager et améliorer les relations avec les syndicats

Publié le 29 septembre 2021 à 8h43 - par

Au sein des collectivités, le dialogue et la controverse ont de multiples vertus, qu’il s’agisse de créer de nouvelles relations au travail ou de renforcer les relations avec les organisations syndicales, grâce à davantage d’échanges de fond, mais aussi moins de formalisme et de confrontation.

Un dialogue construit pour mieux manager et améliorer les relations avec les syndicats

Pour tout comprendre

Le dialogue direct avec les agents est désormais incontournable, en complément du dialogue institutionnel qu’il ne doit pas court-circuiter, explique le Cercle des acteurs territoriaux (5C) qui voit dans le management par le dialogue une piste intéressante pour les collectivités. Ce, aussi bien dans les relations quotidiennes avec les agents que pour le dialogue social. En effet, il convient de ne pas craindre la controverse, souvent associée à la résistance au changement, au bavardage, à une remise en cause de la légitimité, mais au contraire de créer des espaces de dialogue tournés vers l’action et la prise de responsabilité de chacun. L’absence d’échanges préalables « conduit à des décisions rarement stabilisées et trop souvent soumises aux variations de dernière minute. {…} C’est donc bien par la ré-interrogation des modalités d’échange en amont, que les collectivités locales se doteront d’un plus grand pouvoir d’agir », précise le 5C.

Pour autant, pratiquer le dialogue ne suppose pas de supprimer les règles ou l’autorité mais de les « refonder ». Alors que la crise a multiplié les espaces d’expression autonome et de dialogue rapide sur des problèmes concrets, l’importance prise par la communication interne ne doit pas conduire à diluer le dialogue social. Pour le 5C, « un sondage direct auprès des agents ne remplacera jamais une consultation conduite par les organisations syndicales, alors qu’une communication interne ascendante comme descendante, reposant sur une culture ouverte et une confiance réciproque doit pouvoir renforcer le dialogue social ». Celui-ci doit « vivre différemment » : davantage d’échanges de fond, moins de formalisme et de confrontation. Après la crise, pour remettre les organisations en marche et répondre aux attentes des politiques, des citoyens et des agents, tous doivent changer d’attitude, généralement dominée par la méfiance. Mais le dialogue social, fondé sur la confrontation, la réaction et le rapport de force est inefficace lorsqu’il s’agit d’anticiper.

Alors, comment améliorer les réunions de dialogue social ? Le Cercle des acteurs territoriaux propose une quinzaine de pistes non exhaustives : adopter un but commun, vouloir avancer ensemble, choisir les interlocuteurs légitimes, examiner les problèmes collectifs et non individuels, lister ensemble les chantiers à conduire ainsi que leur niveau de priorité et leur calendrier… Ou encore, accepter de ne pas traduire aussitôt toutes les propositions par des décisions mais prendre en compte les difficultés exprimées et les propositions formulées.

Marie Gasnier

Dialogue social, pourquoi ça coince ?

Culture de la négociation insuffisante de part et d’autre, postures idéologiques, désengagement des agents, organisations syndicales questionnées sur leur légitimité et leur représentativité, dégradation de la démocratie participative, circulation de l’information insuffisante entre la direction générale et les organisations syndicales, par ailleurs peu associées à la définition de la stratégie.

Source : Dialogue sur le travail : de la parole aux actes, Le cercle des acteurs territoriaux, 17 septembre 2021


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