Plus d’un enseignant du secondaire sur dix a un deuxième métier

Publié le 13 octobre 2023 à 11h40 - par

Selon une étude du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, dans le second degré public, plus d’un enseignant titulaire sur dix exerce une seconde activité salariée, le plus souvent en lien avec son métier d’enseignant.

Plus d’un enseignant du secondaire sur dix a un deuxième métier
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En théorie, un fonctionnaire ne peut exercer une autre activité rémunérée. En pratique, le cumul d’activités est autorisé dans certaines situations limitativement énumérées par la loi. Le principe veut que l’activité secondaire soit compatible avec l’activité principale du fonctionnaire, n’affecte pas son exercice et ne porte pas atteinte à la neutralité du service public.

Ainsi, selon une note d’information (n° 23.41 – octobre 2023) de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, en 2017, 13 % des enseignants titulaires du second degré public avaient au moins une activité salariée secondaire, c’est-à-dire en dehors de leur activité principale d’enseignement scolaire. Parmi eux, neuf sur dix ont un seul type d’activité secondaire.

« Le fait d’exercer une activité secondaire est très contrasté selon le corps enseignant », révèle l’auteure de la note d’information. Ainsi, un professeur agrégé ou de chaire supérieure sur cinq est multiactif. Cela concerne 18 % des professeurs de lycée professionnel (PLP), 16 % des professeurs d’éducation physique et sportive (EPS) et 9 % des professeurs certifiés. Les enseignants avec les revenus d’enseignement les plus élevés sont les plus susceptibles d’avoir un cumul d’activités. Parmi le quart des enseignants ayant les salaires les plus élevés (à quotité de travail égale), 17 % exercent une activité secondaire. A contrario, parmi le quart des enseignants ayant les salaires les moins élevés, seuls 10 % sont concernés. Autres enseignements de l’étude : la multi-activité s’avère plus fréquente parmi les enseignants à temps complet (13 %) que parmi ceux à temps partiel (9 %) ; il y a près de deux fois plus de multi-actifs parmi les hommes (17 %) que parmi les femmes (10 %), même à temps de travail égal.

Généralement, les enseignants exercent des activités en lien avec leur profil et leurs compétences. L’auteure de la note d’information rapporte plusieurs exemples :

  • 14 % des professeurs agrégés et de chaire supérieure enseignent en plus dans le supérieur.
  • 7 % des professeurs de lycée professionnel ont une activité dans le champ de la formation continue.
  • 5 % des professeurs d’EPS encadrent des entraînements sportifs au sein de collectivités locales en tant qu’éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (ETAPS) ou animateurs sportifs. Certains sont également maître-nageur ou surveillant de baignade.

Selon la note d’information de la DEPP, les activités secondaires exercées par les enseignants leur apportent un complément de revenu proche d’un 13e mois. En moyenne, les enseignants du second degré concernés ont un complément de revenu moyen de 2 600 euros net par an, ce qui représente 6 % de leur rémunération totale. Mais ces rémunérations secondaires varient énormément, indique l’étude : la moitié de ceux qui en bénéficient touchent moins de 1 400 euros par an. Les compléments d’enseignement dans des structures scolaires non rattachées à l’Éducation nationale, dans l’enseignement supérieur et dans le domaine du sport sont les activités qui apportent les compléments de revenus les plus importants. Enfin, c’est pour les hommes et les enseignants les plus âgés que le complément de revenu s’avère le plus important, précise l’auteure de la note d’information.


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