La CFDT scrute la situation des jeunes exerçant dans les trois fonctions publiques

Publié le 30 décembre 2022 à 9h00 - par

La CFDT donne la parole aux jeunes pour recueillir leurs attentes et construire avec eux des revendications à partir de leur réalité professionnelle.

Du 25 octobre au 25 novembre 2022, la CFDT a réalisé une nouvelle enquête en ligne consacrée à la situation des jeunes exerçant dans les trois fonctions publiques (État, territoriale, hospitalière). Près de 1 000 jeunes âgés de 16 à 30 ans ont accepté d’y répondre. Rendus publics courant décembre, les résultats de cette enquête permettent de révéler quatre thématiques caractérisant le rapport au travail de ces jeunes, qui peuvent être agentes ou agents titulaires, mais aussi étudiantes ou étudiants, stagiaires, contractuel(le)s, apprenti(e)s…

Un attachement fort à la fonction publique

Les réponses des jeunes démontrent « un engagement fort dans la fonction publique », se félicite le syndicat. De fait, plus de huit sur dix (83,7  %) déclarent y travailler par choix. « Ce taux extrêmement élevé mérite d’être souligné », insiste la CFDT.

Plus du quart (28,7  %) des répondants se disent prêts à faire toute leur carrière dans la fonction publique ; 44,1  % ne savent pas encore. Par ailleurs, 85  % estiment que l’ambiance sur leur lieu de travail est plutôt bonne ou bonne. Dans l’espace d’expression libre de l’enquête, les jeunes précisent que la bonne ambiance est principalement liée à leurs collègues directs, à l’entraide et à la solidarité qui règnent dans les trois fonctions publiques.

Des conditions d’exercice pas à la hauteur des attentes des jeunes

Cependant, malgré l’attachement à leur travail, les jeunes font part de relations dégradées avec leur hiérarchie et/ou de conditions de travail difficiles par manque de personnel ou de moyens matériels.

  • 50,2  % estiment être en surcharge de travail ;
  • 54,6  % indiquent que leurs conditions de travail se sont dégradées depuis leur entrée dans la fonction publique ;
  • 65,4  % considèrent que leur charge de travail s’est intensifiée depuis leur entrée dans la fonction publique ;
  • 66,4  % répondent que les moyens humains comme matériels mis à leur disposition pour exercer leurs missions sont insuffisants.

Un manque de reconnaissance au travail

Les jeunes ayant participé à l’enquête déplorent un manque de reconnaissance au travail. Ils citent plusieurs raisons : le niveau de rémunération, le manque de valorisation par leur hiérarchie ou encore la mauvaise image dont ils sont victimes dans l’opinion publique.

  • 71,6  % estiment ne pas être suffisamment reconnus ou pas du tout reconnus dans leur travail ;
  • 58  % jugent que leur salaire est trop bas et 31,7  % pensent qu’il est tout juste correct ;
  • 21,8  % ne sont pas évalués chaque année par leur hiérarchie, alors que cela est obligatoire.

419 expressions libres ont été recueillies. Les jeunes y insistent sur le manque de reconnaissance de leur hiérarchie, principalement de leur N +1. Ils estiment que ce manque de reconnaissance est dû à leur âge ou à leur statut (contractuel, apprenti ou stagiaire). Là encore, les références à des rémunérations trop basses et stagnantes sont nombreuses.

Le souhait d’un accompagnement dans le parcours professionnel tout au long de la carrière

Via cette enquête, la CFDT a interrogé les jeunes sur leurs attentes en termes d’accompagnement dans leur parcours professionnel. 478 expressions libres ont ainsi été récoltées. 150 jeunes souhaitent un accompagnement dans leur parcours professionnel pour les aider à évoluer dans la fonction publique ou à changer de métier tout en restant dans la fonction publique (mutation, changement de postes, formation sur d’autres postes, inscription à un concours…). Parallèlement, 52 jeunes affirment leur volonté de passer de contractuel(l)e à titulaire.

17  % des répondantes et répondants disent rencontrer des problèmes de logement et certains d’entre eux déclarent ne pas avoir accès aux logements sociaux. 129 expressions libres ont été récoltées sur ce sujet :

  • 55 jeunes indiquent avoir un salaire trop bas pour accéder au logement ;
  • 23 jeunes trouvent que les loyers sont trop chers ;
  • 15 jeunes indiquent qu’il est impossible de se loger en Île-de-France (soit en raison des prix élevés des loyers et de leur salaire qui n’est pas suffisant, soit en raison de leur statut de contractuel) ;
  • 28 jeunes indiquent qu’ils ont fait une demande pour un logement social et qu’ils sont toujours en attente.
  • 18  % sont confrontés à des problèmes de mobilité. 136 expressions libres ont été récoltées sur le sujet :
  • 34 jeunes sont dépendants des transports en commun (métro, bus, trains) ;
  • 23 jeunes déclarent devoir faire énormément de kilomètres en voiture par jour (+ de 100 km) ;
  • 18 jeunes font état de problèmes de mutation ;
  • 23 jeunes écrivent que le coût d’une voiture, de sa réparation et de l’essence… est trop élevé ;
  • 21 jeunes déclarent habiter trop loin en transports en commun de leur lieu de travail.

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