Le Sens du service public appelle à la vigilance sur le déploiement du télétravail auprès des agents

Publié le 4 janvier 2023 à 9h00 - par

Le contact direct avec les citoyens doit être une priorité absolue des services publics. Le télétravail doit donc s’accompagner d’une réorganisation visant à maintenir la présence humaine dans le service de proximité. Et, pour éviter des inégalités entre agents, il faudrait revaloriser les fonctions où le télétravail est impossible.

Avec la crise sanitaire et les confinements, le télétravail a connu un essor sans précédent dans les services publics ces deux dernières années. Or, il ne doit pas être déployé au détriment du service de proximité, alerte Le Sens du service public. Le think tank estime que, tout en diffusant le travail à distance, il faut maintenir la présence humaine dans le service aux usagers et qu’il convient donc de réfléchir au moyen de réorganiser le travail pour assurer une qualité du service dans cette optique. Car « une généralisation hâtive du télétravail peut avoir des effets pervers », en faisant du numérique « la première porte d’entrée » du service public, ce qui risquerait d’affecter en particulier les personnes les moins aguerries et d’aggraver la fracture numérique.

Ce mode de travail impacte non seulement les agents mais aussi les usagers, pour qui les lieux d’accueil et les managers du service public sont devenus à la fois moins visibles et plus distants. Citant le directeur d’école présent sur le seuil de l’école chaque matin ou l’agent des cantines qui veille au repas équilibré de tous les enfants, Le Sens du service public rappelle que la présence d’agents sur le terrain constitue « un aspect essentiel de notre modèle de service public ». Le cercle de réflexion souhaite que le déploiement des professionnels du service public se développe, en encourageant les dispositifs qui vont à la rencontre des citoyens (bus itinérants, visites à domicile…), ou qui s’appuient sur des lieux et des événements festifs, sportifs et culturels de la vie locale, permettant de toucher de nouveaux publics.

En outre, le télétravail est minoritaire parmi les agents et peut créer des inégalités. Jardiniers, agents de la voirie, policiers, soignants, enseignants… : de nombreux métiers sont exclus du dispositif et restent en marge du mouvement de modernisation et de transformation de l’action publique qui concerne principalement les agents travaillant dans les bureaux. Ce qui renforce le manque d’attractivité des métiers de proximité, essentiels au service public. Pour le think tank, outre une réflexion qui permettrait de revaloriser l’exercice de telles missions, il conviendrait aussi de prévoir une valorisation financière des métiers pour lesquels le télétravail est impossible.

Marie Gasnier


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