Les ministères pourront recruter plus facilement dans la filière numérique

Publié le 29 mai 2019 à 9h34 - par

Recrutement des profils adéquats, développement de la mobilité et des parcours professionnels, recours plus facile aux contrats : l’État modernise les recrutements dans la filière numérique à travers un plan d’actions rendu public début mai.

Les ministères pourront recruter plus facilement dans la filière numérique

Pour tout comprendre

L’État peine à attirer les bons profils dans les métiers du numérique et des systèmes d’information et de communication (NSIC). Un plan d’action gouvernemental sur trois ans (circulaire du 2 mai 2019) prévoit de moderniser les recrutements et la gestion des carrières dans la filière. Il permettra notamment de limiter la concurrence avec le secteur privé, difficile, et celle qui existe aussi entre les ministères, qui se disputent les profils les plus rares. Au total, le plan prévoit trente et une actions, classées par niveau de priorités et déclinées en trois objectifs : attirer et recruter les bons profils par le biais d’une nouvelle marque mettant en valeur l’État employeur du numérique ; développer la mobilité à travers le management des compétences, en facilitant les passerelles entre ministères et en valorisant le parcours d’experts ; faciliter le recours aux contrats.

Des méthodes adaptées permettront aux départements ministériels de repérer les meilleurs candidats de la filière, et ils pourront mettre en avant les métiers de la fonction publique à travers de nouveaux partenariats et la participation à des événements. Dès cet été, les ministères employeurs pourront se faire connaître en s’appuyant sur la marque « État employeur du numérique et des Sic » – un kit de communication sera notamment à leur disposition -, y compris en matière de formation initiale ou continue. Le développement des relations avec les écoles, universités, centres de recherche… facilitera le recrutement de profils adéquats, en particulier par la constitution d’un vivier de talents.

La direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (Dinsic) expérimentera une fonction de conseiller mobilité carrière NSIC interministériel. Son rôle : définir des parcours professionnels spécifiques au numérique, proposer des accompagnements personnalisés, sensibiliser aux métiers NSIC les conseillers mobilité carrières des ministères, les réunir au sein d’un réseau et l’animer… L’État souhaite également faciliter le recours aux contractuels (primo-recrutements en CDI) afin de rendre plus attractifs les métiers correspondant à des compétences rares ; ceci, grâce à  un cadre de gestion des contrats qui serait plus complet et mieux structuré mais conserverait sa souplesse pour autant. Une quinzaine de métiers pourraient aussi bénéficier de rémunérations plus attractives ; la politique de rémunération des contractuels de haut niveau pourrait être adaptée en fonction des salaires pratiqués par le secteur privé.

Le plan met également l’accent sur l’apprentissage, qui pourra être développé dès cette année dans certains métiers de la filière considérés « en tension », qui subissent une pénurie de postulants. Les ministères devront ainsi identifier les métiers sur lesquels ils souhaitent former des apprentis, déterminer le nombre de postes concernés et communiquer leurs besoins aux écoles.

Au-delà des recrutements, une série de mesures vise à accompagner les professionnels du numérique dans leur carrière publique pour les fidéliser. Ce programme s’étend jusqu’à fin 2020.

Marie Gasnier