Un décret précise les modalités du contrôle des coûts de revient dans les marchés de défense et de sécurité

Publié le 18 avril 2024 à 11h40 - par

Un décret du 4 avril 2024 précise la forme selon laquelle les opérateurs économiques doivent présenter leurs éléments techniques et comptables dans le cadre du contrôle du coût de revient des marchés de l’État et de des établissements publics. Il définit, par ailleurs, la nature des charges comprises dans la détermination du coût de revient et les modalités de leur comptabilisation.

Un décret précise les modalités du contrôle des coûts de revient dans les marchés de défense et de sécurité
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Le décret est pris pour l’application de l’article 51 de la loi n° 2023-703 du 1er août 2023 relative à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense.

Des obligations qui pèsent sur les soumissionnaires aux marchés de défense et de sécurité

Si l’acheteur en fait la demande, les soumissionnaires précisent dans leur offre les prix suivant la décomposition des prestations prévue par les documents de la consultation. Ces prix distinguent les éléments techniques et comptables de l’estimation du coût de revient, les provisions pour risques ou garantie et la marge prévisionnelle. Les entreprises fournissent à l’acheteur qui en fait la demande un état de coûts suivant la décomposition des prestations prévue par la clause d’obligations comptables du contrat ou, dans le silence du contrat, suivant chaque prestation constitutive de celui-ci. La mise en œuvre du contrôle des coûts de revient prend la forme d’analyses a priori et de vérifications a posteriori. Les analyses a priori concernent l’analyse des renseignements sur les éléments techniques et sur les léments comptables du coût de revient prévisionnel des prestations qui font l’objet de l’offre du soumissionnaire. Les vérifications a posteriori sont réalisées sur pièces ou sur place et portent sur les éléments techniques et sur les éléments comptables des prestations qui font l’objet du marché.

Ces analyses et vérifications sont réalisées par des agents habilités. L’entreprise est avisée par tout moyen de la décision de l’acheteur de diligenter une analyse a priori ou une vérification a posteriori et de la liste des renseignements à urnir. L’entreprise est avisée des dates de vérification sur place quinze jours au moins avant leur réalisation. Elle peut se faire assister par un conseil ou représenter par un mandataire de son choix. À l’issue de toute analyse a priori et de toute vérification a posteriori, la personne publique notifie par tout moyen à l’entreprise le projet de rapport afin de recueillir ses observations écrites et, le cas échéant, sur sa demande, ses observations orales dans un délai fixé par la personne publique qui ne peut pas être inférieur à quinze jours.

Les données à produire par les entreprises

La forme et les modalités d’établissement des coûts de revient sont définies de telle façon que le coût de revient de l’ensemble des produits, services et travaux réalisés pendant l’exercice comptable annuel soit égal au montant des charges nettes de l’entreprise incorporables aux coûts, sur le même exercice.
Les charges nettes incorporables sont les charges comptables desquelles sont soustraites les charges refacturées et les charges non incorporables dont la production immobilisée. L’organisation, les processus et les outils mis en place par les soumissionnaires doivent permettre d’analyser et d’estimer les éléments techniques et comptables du coût de revient des prestations objet du marché. Le coût de revient prévisionnel d’une prestation est une estimation du coût de revient effectif, établie à des conditions économiques données et fondée sur une prévision objective des éléments techniques et comptables. Ce coût de revient intègre, en les distinguant, les provisions pour risques ou garantie. Le coût de revient effectif est déterminé à partir des éléments techniques constatés sur la prestation et des éléments comptables constatés sur chaque exercice en norme sociale.

Texte de référence : Décret n° 2024-308 du 4 avril 2024 relatif au contrôle du coût de revient des marchés de défense ou de sécurité de l’État et de ses établissements publics


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