Égalité salariale femmes-hommes : les ministères font des progrès

Publié le 12 mars 2024 à 9h13 - par

Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes se sont réduits de cinq points en dix ans dans les ministères.

Égalité salariale femmes-hommes : les ministères font des progrès
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En 2023, les femmes fonctionnaires travaillant dans un ministère percevaient, en moyenne, une rémunération mensuelle brute de 3 533 euros, inférieure de 435 euros à celle des hommes (3 968 euros), soit un écart de 11 %, rapporte une récente étude de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (Stats Rapides n° 104, mars 2024). Toutefois, depuis 10 ans, ce différentiel s’est réduit de 4,7 points.

L’écart de rémunération en EQTP entre les femmes et les hommes

« Si les femmes sont, en moyenne, moins payées que les hommes, c’est en partie parce qu’elles travaillent moins qu’eux sur l’année, étant notamment plus souvent à temps partiel », explique l’auteure de l’étude. En équivalent temps plein (EQTP), qui neutralise ces différences de volumes de travail, l’écart diminue, mais reste important (- 9,1 % en 2023). Depuis dix ans, cet écart s’est réduit de 3,5 points. L’essentiel des différences de rémunération est, cependant, dû au fait que les femmes et les hommes ne travaillent pas dans les mêmes corps, complète la DGAFP. Et, au sein des corps, à des grades ou échelons différents. Ainsi, à corps, grade et échelon identiques, l’écart de rémunération en EQTP entre les femmes et les hommes est nettement plus faible… mais il persiste (- 2 % en 2023). En 2013, cet écart était de – 1,6 %.

À titre de comparaison, dans le secteur privé, en 2022, les femmes percevaient un revenu salarial net moyen de 23,5 % de moins que les hommes. À temps de travail identique, l’écart était de – 14,9 %. Enfin, à poste comparable, c’est-à-dire à même profession exercée chez le même employeur, la différence de revenu salarial moyen en EQTP se réduisait à – 4 %.

L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes entre 2013 et 2023

Au sein des ministères, la réduction de l’écart de rémunération brute entre femmes et hommes, entre 2013 et 2023, s’explique en partie parce que les femmes fonctionnaires travaillent davantage qu’il y a 10 ans : elles occupaient en moyenne 97,2 % d’un temps plein en 2023, contre 95,7 % en 2013, soit une hausse de 1,5 point. De fait, l’effet de ségrégation des corps constitue « la principale cause des écarts de rémunération », commente l’auteure de l’étude. Cet effet est lié au fait que les femmes occupent des emplois différents de ceux des hommes (observés ici au travers des corps de fonctionnaires). Elles sont globalement surreprésentées dans les corps ayant une rémunération en dessous de la moyenne d’ensemble et sous-représentées dans ceux qui rémunèrent au-dessus de cette moyenne.

À temps de travail comparable, la rémunération des femmes est inférieure à celle des hommes, quelle que soit la catégorie hiérarchique. C’est néanmoins parmi les fonctionnaires de catégorie A (à l’exclusion des enseignants) que l’écart s’avère le plus important : – 13,4 % en rémunération brute en EQTP ! Et c’est parmi les fonctionnaires de catégorie B que l’écart se montre le moins important : – 7,6  %.

Signe encourageant, toutefois, la part des femmes augmente progressivement dans les emplois les plus rémunérateurs, observe l’étude. Ainsi, parmi les fonctionnaires de catégorie A des ministères, à l’exclusion des enseignants, la part des femmes se rapproche peu à peu de celle de l’ensemble des fonctionnaires des ministères (63 %). En 2013, dans la catégorie A, hors enseignants, elles représentaient 53 % des effectifs ; 10 ans plus tard, c’est 60 %.


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