L’égalité entre les femmes et les hommes progresse lentement

Publié le 23 novembre 2016 à 16h18 - par

De nombreux textes tendent à réhabiliter la place des femmes dans l’emploi et au quotidien. Pourtant, des discriminations subsistent. Un document de politique transversale (DPT) annexé au projet de loi de finances pour 2017 fait le point.

L'égalité entre les femmes et les hommes progresse lentement

Pour tout comprendre

Près de 400 millions d’euros sont mobilisés au titre de la politique transversale de l’égalité entre les femmes et les hommes, l’une des priorités du gouvernement depuis 2012. L’action de l’État en la matière est présentée dans l’un des dix-huit documents de politique transversale (DPT)* annexés au projet de loi de finances pour 2017 (PLF 2017).

Le 8 mars 2013, l’ensemble des représentants des employeurs publics et toutes les organisations syndicales sans exception ont adopté le protocole d’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique. Trois ans plus tard, employeurs publics, syndicats et agents se sont approprié le texte, qui s’applique aux 5,4 millions d’agents publics. Soit quinze mesures déclinées en quatre axes : dialogue social, égalité dans les parcours professionnels et les rémunérations, meilleure articulation vie professionnelle/vie personnelle, prévention des violences et harcèlements sur le lieu de travail.

Mais, malgré des avancées considérables, les femmes gagnent toujours moins que leurs collègues masculins. En outre, des écarts de rémunération « inexpliqués » se maintiennent autour de 10 %, aussi bien dans le secteur privé que dans le public. Un rapport de France Stratégie, publié en septembre, montre également qu’être une femme constitue le premier facteur de discrimination pour la promotion professionnelle et l’accès à l’emploi. En outre, les femmes occupent peu de postes à responsabilités – ainsi, on compte aujourd’hui seulement 16 % de femmes maires.

La politique transversale de l’égalité homme-femme touche l’enseignement scolaire public, avec la volonté de construire la culture de l’égalité des sexes dès le plus jeune âge, et l’emploi, avec des actions contre la pauvreté et l’exclusion sociale intégrées à la politique de la ville, au programme d’accès et de retour à l’emploi, ou encore à l’insertion des personnes vulnérables. Le gouvernement s’attache également à lever les obstacles à l’égalité professionnelle effective dans les formations supérieures, la recherche, la transmission des savoirs et la démocratisation de la culture, l’amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail, la fonction publique…

L’État souhaite aussi réduire les inégalités en matière de santé, de violences faites aux femmes, de protection des victimes de prévention de la récidive, et veut « affirmer la diplomatie des droits des femmes au niveau international ».

Une circulaire devrait donner prochainement un nouvel élan à la mise en œuvre de l’accord de 2013, ainsi que l’a annoncé la ministre de la Fonction publique Annick Girardin, lors de la réunion plénière du Conseil commun de la fonction publique le 23 mai.

 

Marie Gasnier

 

* Source : Politique de l’égalité entre les femmes et les hommes, Projet de loi de finances pour 2017

 

Dans la fonction publique, les recrutements se féminisent

Plusieurs mesures récentes ont eu un impact positif sur la féminisation des recrutements dans la fonction publique : modification du contenu des concours pour tenir compte de l’expérience professionnelle, suppression de la limite d’âge pour se présenter aux concours, augmentation du nombre de femmes dans les jurys et comités de sélection pour le recrutement et la promotion des agents des trois fonctions publiques, réforme du concours d’accès aux instituts régionaux d’administration (IRA).