Les inégalités de traitement entre hommes et femmes perdurent dans la FPT

Publié le 22 septembre 2016 à 7h00 - par

Dans la FPT, les femmes perçoivent en moyenne 10,5 % de moins que les hommes. L’Association des directeurs des ressources humaines des grandes collectivités analyse les causes de cette iniquité et propose des pistes pour la réduire.

Les inégalités de traitement entre hommes et femmes perdurent dans la FPT

Alors que le statut prévoit une égalité de traitement et malgré le fait qu’elles soient plus diplômées que leurs collègues masculins, les femmes travaillant dans la fonction publique territoriale (FPT) sont moins bien payées. Représentant près de 60 % des fonctionnaires et contractuelles sur emploi permanent, elles perçoivent en effet une rémunération nette inférieure, en moyenne, de 10,5 %. C’est ce qu’a expliqué l’Association des directeurs des ressources humaines des grandes collectivités devant Françoise Descamps-Crosnier, présidente de la mission sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique, le 5 septembre 2016.

Plusieurs causes expliquent ces inégalités de traitement, à commencer par la concentration des femmes dans certains métiers et secteurs moins valorisés, dans des emplois sous-qualifiés et  souvent précaires, ainsi que dans des filières moins rémunératrices : 83 % sont dans la filière administrative, 95,6 % dans  la filière sociale et 97 % dans la filière médico-sociale. À contrario, la filière technique compte seulement 38,3 % de cadres féminins.

Le déroulement de carrière et les régimes indemnitaires distincts selon les filières, la maternité, des choix professionnels influencés par la culture et par la société, et la dévalorisation des emplois à prédominance féminine accentuent ce schéma. Les trois quarts des femmes employées par la FPT travaillent à temps partiel, contre près de 95 % des hommes ; la plupart du temps, il ne s’agit pas d’un choix. Les conséquences sur la rémunération sont importantes, même lorsque les agentes effectuent des heures supplémentaires, plafonnées et donc moins rémunératrices qu’un temps plein.

Parmi les mesures préconisées par l’Association des directeurs des ressources humaines des grandes collectivités pour réduire ces inégalités salariales entre hommes et femmes, figure la disparition de la ségrégation professionnelle horizontale (entre filières) et verticale (entre cadres d’emplois et entre grades). Il faudrait aider les femmes à s’orienter vers d’autres métiers, en généralisant l’écriture mixte dans la rédaction des textes : statuts particuliers (ne plus mentionner uniquement les « puéricultrices » ou les « ingénieurs »), descriptions de postes, déclaration de  vacance de poste… Ainsi, le libellé de poste « directeur – directrice » serait plus apte à susciter des candidatures que la mention « H/F ».

Il conviendrait également de rééquilibrer les grilles indiciaires et les grilles du régime indemnitaire, d’introduire des indicateurs comparatifs annuels dans les rapports de situation comparée (RSC) obligatoires depuis 2014, ou encore d’encourager la réduction des différences de temps de travail selon le genre. À ce titre, le télétravail pourrait être une piste intéressante.
 

Marie Gasnier

 

Sources :

Audition de l’Association des DRH des grandes collectivités : Mission sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique – DRH Attitude, septembre 2016

Mission sur l’égalité femmes / hommes dans la fonction publique – Françoise Deschamps-Crosnier
 

Pourquoi ces différences de salaire entre hommes et femmes ?

– Ségrégation entre les filières : 22,6 %;
– Ségrégation entre les cadres d’emplois : 16 %;
– Ségrégation entre les grades : 12,3 % ;
– Attribution inégale de primes et d’indemnités : 5 % ;
– Différence de temps de travail : 36,5 %.


11,6 % de l’écart de traitement demeure inexpliqué.


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