Le temps partiel doit être distingué du temps non complet. Pour le temps non complet, la collectivité étudie ses besoins et crée l’emploi à hauteur de la durée hebdomadaire de travail nécessaire pour assurer le service public. L’agent candidate alors pour cet emploi en sachant qu’il est à temps non complet. Pour l’exercice du temps partiel, l’emploi créé est un temps complet et c’est à la demande de l’agent que le temps partiel est autorisé par l’employeur public, pour une durée déterminée, sans modifier l’emploi crée à temps complet. La durée hebdomadaire de service d’un emploi à temps non complet s’exprime en fraction de temps par rapport au temps complet : 17h30 / 35 h. La durée hebdomadaire de service accompli par un agent à temps partiel s’exprime en pourcentage par rapport au temps complet (par exemple 50 %).
L’emploi à temps partiel représentait seulement un dixième des emplois au milieu des années 1980 et près d’un cinquième en 2014. Il a connu un essor considérable lié en particulier à la forte croissance de l’emploi des femmes.
Typologie des femmes qui travaillent à temps partiel
Les parcours professionnels et les profils des hommes et des femmes sont différents dans le secteur public. Si le recours au temps partiel reste encore limité dans le parcours professionnel des hommes, ce n’est pas le cas pour les femmes. Les femmes qui ont au moins trois enfants bénéficient le plus de temps partiel, même si l’accès à cette modalité de temps de travail est également en constante progression chez les femmes qui ont deux enfants. L’activité à temps partiel progresse passé l’âge de 25 ans. La part du temps partiel dans l’emploi était de 18 % en 2012.
Avant 45 ans, la hausse du temps partiel dans le parcours professionnel des femmes se confirme même si elles sont plus confrontées que les hommes à des périodes de chômage ou d’emplois courts. Le non emploi peut représenter un tiers des parcours professionnels des femmes. Par contre hommes et femmes sont égaux pour les emplois longs c’est-à-dire d’une durée d’au moins cinq ans chez le même employeur. Les parcours professionnels des femmes et des hommes comprennent généralement une période charnière à l’âge de trente ans, âge souvent synonyme de la fin de la période d’insertion et du début de la stabilité des situations professionnelles.
La tranche d’âge entre 30 et 44 ans chez les femmes correspond souvent aux périodes de maternité et d’éducation des enfants qui préfigurent la suite des parcours professionnels. Les parcours professionnels des femmes à temps partiel entre 20 et 44 ans se caractérisent par des emplois de plus courtes durées que celles qui ont uniquement été employées à temps complet. Il peut en être déduit que le temps partiel est un des facteurs qui peut expliquer l’instabilité dans l’emploi. Les parcours des femmes en emploi entre 20 et 44 ans se réalisent seulement à temps complet.
Le recours au temps partiel peut être subi ou choisi
Le recours au temps partiel s’avère paradoxal. En effet, il peut résulter d’un choix de ne pas accroître sa densité de travail ou encore n’être qu’une alternative au non emploi. Et le caractère choisi ou subi du temps partiel détermine comment les trajectoires professionnelles se construisent. Les femmes les moins diplômées sont le plus impactées par l’emploi à temps partiel, en particulier dans le secteur d’activité du nettoyage. Mais recourir au temps partiel, c’est aussi le moyen de mieux articuler sa vie professionnelle et sa vie personnelle, ce qui est surtout le cas pour les femmes dont les enfants sont jeunes ou ont des problèmes de santé.
Les femmes les plus diplômées souhaitent généralement conserver un emploi avec une forte quotité de travail contrairement à celles qui sont moins diplômées, qui elles peuvent être amenées à réduire ou interrompre leur activité. L’environnement « hors travail » joue un rôle important dans ces choix où les questions d’absence de revalorisation sur le moyen terme des qualifications, ou encore, de baisse de rémunération jouent un rôle premier. Par ailleurs, la présence d’un conjoint limite le recours au temps partiel, alors que le recours au temps partiel ne résulte pas d’un choix pour les parents isolés contraints de préserver un minimum de temps de travail. Qui plus est dans les ménages, c’est le parent dont la rémunération est la plus faible qui libère du temps pour s’occuper des enfants.
Ces éléments contextuels ne sont pas sans poser des questions sur le plan de l’acquisition des droits sociaux, comme en matière de retraite, où des dispositions spécifiques ont dû être prises pour atténuer les effets des aléas de carrière. L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ne peut ainsi aujourd’hui se réaliser que par l’adoption d’un arsenal législatif et réglementaire spécifique.
Source : Les femmes à temps partiel et complet : quels parcours professionnels, quels profils ?, DARES, n° 199, juillet 2016