Le pouvoir d’achat des agents sera légèrement revalorisé au 1er juillet 2023

Publié le 14 juin 2023 à 8h30 - par

Au 1er juillet, fonctionnaires et contractuels seront augmentés d’1,5 % et ils bénéficieront de cinq points d’indice supplémentaires dès janvier 2024. Une revalorisation insuffisante pour les syndicats, qui rencontreront à nouveau le ministre de la Transformation et de la fonction publiques avant l’été.

Le pouvoir d'achat des agents sera légèrement revalorisé au 1er juillet 2023
© Par Sutthiphong - stock.adobe.com

Le 12 juin, à l’issue d’une réunion multilatérale des huit organisations syndicales de la fonction publique, le ministre de la Transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guerini, a annoncé une augmentation d’1,5 % du traitement des fonctionnaires et des contractuels (hors primes et indemnités) au 1er juillet. Ils seront en outre crédités de cinq points d’indice supplémentaires à partir du 1er janvier 2024 – neuf points pour certains agents des catégories B et C. Cet automne, une prime exceptionnelle de 300 à 800 euros bruts (soit environ 240 à 720 euros nets) sera également accordée aux agents dont la rémunération brute totale est inférieure à 3 250 euros. Ce qui concerne potentiellement 803 000 agents de la fonction publique territoriale (FPT). Toutefois, dans les collectivités, cette prime ne sera pas de droit mais elle dépendra d’une délibération.

La revalorisation d’1,5 % n’est pas à la hauteur des demandes des syndicats qui revendiquaient une augmentation de la valeur du point d’indice au moins équivalente à celle de 3,5 % octroyée en 2022. En jeu : le pouvoir d’achat des agents, qui conditionne l’attractivité dans une fonction publique qui peine à recruter. Car si les métiers du secteur public n’attirent plus, la continuité de certains services peut être remise en cause par manque de personnel : fermetures, réduction des horaires d’ouverture… Ainsi, la CFDT Fonction publique estime avoir été « entendue sur les types de mesures à mettre en œuvre, mais pas sur les montants qu’elle voulait supérieurs à ceux de 2022 : « la reconnaissance de l’engagement des agents dans leur travail n’est pas à la hauteur, et nous sommes loin du « choc d’attractivité » indispensable pour pourvoir les 60 000 postes vacants », a précisé l’organisation syndicale dans un communiqué.

Le think tank Sens du service public expliquait déjà le 9 juin que la hausse de 3,5 % de la valeur du point d’indice en 2022, dans un contexte très inflationniste (presque 6 % sur un an en juin 2023) et après dix années de gel, « bien qu’elle soit très significative au regard des précédentes, ne correspond{ait} pas à une augmentation équivalente du pouvoir d’achat des agents publics ». Que dire alors d’une revalorisation de 1 % ?

D’autres mesures sont prévues : reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa), prise en charge de 75 % de l’abonnement de transports en commun au lieu de 50 % à partir de septembre », revalorisation des frais de mission et relèvement du plafond des nuits d’hôtel et de l’indemnité repas. Des mesures certes positives, précise la CFDT mais elles ne concerneront qu’une minorité d’agents.

Le coût de ces mesures devrait représenter 3,5 milliards d’euros au deuxième semestre pour atteindre environ 6 milliards d’euros en 2024. En fin de réunion, et après deux suspensions de séance, les organisations syndicales ont obtenu que Stanislas Guerini s’engage à organiser une nouvelle réunion des syndicats avant l’été.

Pointant toutefois des annonces « précipitées et non concertées avec les organisations syndicales et les employeurs publics », le Sens du service public a réaffirmé le besoin d’une conférence salariale annuelle comme dans les pays européens voisins. Un moyen, précise le think tank, de donner des perspectives à la fois aux agents et aux employeurs publics autres que l’État, et d’éviter d’être suspendu au « bon vouloir du Prince ».

Martine Courgnaud – Del Ry

  • En 2006, le salaire brut d’un agent de catégorie C (adjoint administratif) était supérieur au SMIC de 9 euros dès le 1er échelon. En 2023, tous les agents jusqu’à 12 ans d’ancienneté sont au SMIC (les huit premiers échelons).
  • Depuis le 1er mai 2023, les agents de catégorie B (rédacteur) des trois premiers échelons sont rémunérés au SMIC. Les agents de catégorie A (attaché) perçoivent 140 euros de plus que le SMIC.

Source : Sens du service public, juin 2023


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