Dans le détail, les salaires en « euros constants » (corrigés de l’inflation) ont reculé de 2,2 % sur un an dans la fonction publique d’État pour atteindre 2 743 euros en 2022, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques dans une série de publications consacrées aux trois branches du secteur public : État, collectivités locales et hôpitaux.
Dans les collectivités, ils se sont repliés de 1,1 % (2 145 euros).
Le salaire net moyen des agents de la fonction publique hospitalière s’est légèrement replié (- 0,4 %) en 2022 si l’on tient compte de la forte inflation. En 2022, un salarié des hôpitaux et établissements médico-sociaux publics – incluant fonctionnaires, personnel médical et contractuels – a perçu en moyenne 2 734 euros nets par mois en équivalent temps plein, indique la Direction des études et des statistiques des ministères sociaux (Drees) dans une étude publiée le 19 septembre 2024 également. Ce montant aurait représenté une hausse de 4,8 % par rapport à 2021 s’il n’y avait eu aucune hausse des prix. Mais « compte tenu du net regain d’inflation » en 2022 (+ 5,2 %, après + 1,6 % en 2021), le salaire net moyen en « euros constants », c’est-à-dire corrigé de cette inflation, a lui reculé de 0,4 %, précise l’étude.
Ce salaire en euros constants avait nettement augmenté en 2020 (+ 5,9 %), puis en 2021 (+ 2,8 %), tiré par les accords du Ségur de la Santé, qui ont notamment entraîné une revalorisation des grilles indiciaires du personnel soignant et médico-technique. Dans le détail, ce salaire net moyen corrigé de l’inflation est resté quasi-stable chez les fonctionnaires en 2022 (- 0,1 %) et a légèrement augmenté pour les contractuels, en raison notamment de la poursuite de l’application des accords du Ségur.
En revanche, celui des personnels médicaux (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes) a diminué de 1,5 %, pour s’établir à 6 501 euros, après avoir nettement augmenté en 2021 (+ 3,2 %).
Pour chaque catégorie d’agents, les disparités salariales se sont accentuées entre hauts et bas salaires, ajoute la Drees.
L’écart salarial entre les hommes et les femmes s’est « légèrement réduit », mais le salaire des femmes est resté inférieur de 18,3 %, ou de 4 % à « statut, grade, catégorie hiérarchique et type d’employeur identiques ».
Les femmes ont gagné en moyenne 1,3 % de moins que les hommes parmi les fonctionnaires, 6 % de moins parmi les contractuels et 13,5 % de moins au sein des personnels médicaux, catégorie dans laquelle elles sont en moyenne plus jeunes.
Dans la fonction publique territoriale, en 2021, les salaires nets (après inflation) avaient baissé de 0,5 % sur un an, et progressé de 0,2 % chez les agents de l’État.
Ces chiffres sont publiés alors que les huit syndicats représentatifs de la fonction publique ont demandé vendredi 13 septembre 2024 au Premier ministre Michel Barnier d’augmenter « rapidement » la rémunération des 5,7 millions d’agents publics.
Après avoir consenti des augmentations générales des traitements (salaires de base) de 3,5 % en 2022 et de 1,5 % en 2023, le gouvernement sortant avait écarté toute nouvelle hausse généralisée des salaires pour les fonctionnaires en 2024.
Dans son étude publiée jeudi 19 septembre, l’Insee signale néanmoins que les salaires en euros courants (sans prise en compte de l’inflation) ont bel et bien augmenté en 2022 dans la fonction publique.
Ils ont ainsi bondi de 4,8 % sur un an pour les agents des hôpitaux, de 4,1 % dans les collectivités locales et de 2,9 % pour les agents de la fonction publique d’État.
Sources :
- Les salaires dans la fonction publique territoriale en 2022, Insee Première n° 2014, 19 septembre 2024
- Les salaires dans la fonction publique hospitalière en 2022, Insee Première n° 2015, 19 septembre 2024
- Les salaires dans la fonction publique de l’État en 2022, Insee Première n° 2016, 19 septembre 2024
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