Retour sur les conditions de travail dans la fonction publique avant la crise sanitaire

Publié le 23 janvier 2023 à 9h15 - par

Le ministère de la Transformation et de la fonction publiques vient de publier une étude détaillant les conditions de travail dans la fonction publique en 2019.

Retour sur les conditions de travail dans la fonction publique avant la crise sanitaire
© Par Andrii Yalanskyi - stock.adobe.com

La dernière édition de l’enquête Conditions de travail dans la fonction publique remonte à 2019. Celle-ci permet de dresser un état des lieux de la situation juste avant la crise sanitaire liée au Covid-19, résumé dans une récente étude de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) du ministère de la Transformation et de la fonction publiques (Point Stat n° 39, janvier 2023).

Dans cette étude, les conditions de travail sont observées à travers six dimensions. À savoir :

  • Dimension contraintes de rythme (11 variables),
  • Dimension contraintes et expositions physiques (9 variables),
  • Dimension contraintes horaires (5 variables),
  • Dimension conflits de valeurs (6 variables),
  • Dimension relations au travail (6 variables),
  • Dimension autonomie et marges de manœuvres (5 variables).

Voici les principaux résultats de l’étude de la DGAFP. À la veille de la pandémie, les agents de la fonction publique étaient moins exposés aux contraintes de rythme que les salariés du secteur privé, exceptés ceux exerçant dans la fonction publique hospitalière (FPH). Les professions intermédiaires avaient moins la maîtrise de leur temps et des tâches qu’elles effectuent que les autres catégories socioprofessionnelles.

Les ouvriers, les agents de la FPH et les agents âgés de moins de 30 ans se déclaraient les plus exposés aux contraintes physiques. Les contraintes horaires, quant à elles, affectaient plus particulièrement les hommes et les agents de la FPH. Les cadres et professions intellectuelles supérieures travaillaient plus fréquemment 40 heures ou plus par semaine que les autres professions. Les femmes et les agents de la FPH étaient plus exposés aux conflits de valeurs. « Depuis 2013, la situation des femmes de la fonction publique hospitalière (FPH) concernant les conflits de valeurs se dégrade », observent les deux auteures de l’étude.

Enfin, un quart des agents témoignaient vivre des tensions avec leur hiérarchie. La solidarité entre collègues s’avère, néanmoins, plus forte dans la fonction publique que dans le privé, en particulier au sein de la FPH, où 92 % des agents déclarent être aidés en cas de travail délicat. L’autonomie des employés et des ouvriers se révèle moins importante que celle des cadres. En revanche, ces derniers avaient moins d’objectifs chiffrés à atteindre que les cadres et professions intellectuelles supérieures.

Constat inquiétant fait par les auteures de l’étude : « Le manque de reconnaissance s’accroît depuis 2013 dans la fonction publique ». Ainsi, à la question « Vu tous mes efforts, je reçois le respect et l’estime que mérite mon travail », 10 % des agents de la fonction publique répondent n’être « pas du tout d’accord » et 27 % n’être « pas d’accord ». En cumulant les deux réponses, cette part s’élève largement à plus d’un tiers (37 %), soit 5 points de plus qu’en 2013 et 9 points de plus que dans le privé. « Les salariés du privé se sentent davantage reconnus pour leur travail », commentent les deux auteures de l’étude.


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