Une étude classe les DGS d’intercommunalité en trois grands types

Publié le 17 juin 2016 à 18h21 - par

Missionnaire, notable, commissaire : trois grandes figures auxquelles empruntent en partie les DGS de structures intercommunales, selon une étude de l’ADGCF.

Une étude classe les DGS d'intercommunalité en trois grands types

Avec un métier en pleine évolution, les directeurs généraux des services (DGS) d’intercommunalité présentent des profils variés et atypiques, selon une étude de l’ADGCF*. Depuis le début des années 2000, ils sont passés d’un rôle de développeur, chargé d’élaborer le projet territorial, à celui de manager, de plus en plus compétent sur le fait intercommunal.

Dans un contexte mouvant et complexe, les DGS intercommunaux se sentent en insécurité professionnelle. Ils se montrent inquiets et critiques à divers titres : la réforme territoriale, qui entraîne la fusion des EPCI ou la mutualisation et renforce la concurrence sur les postes de DGS, la période post-électorale de 2014, la réflexion engagée sur les statuts, parcours et rémunérations des fonctionnaires et la réduction des dotations de l’État.

Cherchant à tracer une typologie des DG intercommunaux, l’étude retient trois modèles : le missionnaire, le notable et le commissaire.

Jeune (entre 30 et 40 ans), riche d’une formation initiale de haut niveau (bac + 5 ou plus), le « missionnaire » est souvent une femme. Montrant une grande mobilité géographique à l’échelle nationale, sa carrière comporte plusieurs postes d’encadrement dans le public : souvent des collectivités locales, mais pas exclusivement intercommunales. Le missionnaire s’estime compétent par un ensemble de savoirs utiles au monde des collectivités (gestion, finance, comptabilité, juridique) et par son expérience professionnelle. Il juge ces compétences duplicables à tout territoire, quelles que soient l’institution et son orientation politique majoritaire. Il est investi d’une mission de modernisation de l’action des collectivités.

Proche de la retraite (50 à 60 ans), moins diplômé, plutôt masculin, c’est grâce à des opportunités locales, dues en partie à ses propres réseaux, que le « notable » a intégré une collectivité. Il a ensuite rejoint la fonction publique territoriale et travaillé exclusivement au sein du bloc communal. La titularisation des contractuels (loi Sapin), les concours et les promotions internes lui ont permis d’avancer sa carrière, avec peu de mobilité géographique et une grande continuité dans le temps. Il a souvent participé, seul au début, à la construction et au développement de l’intercommunalité qu’il dirige depuis, indépendamment des éventuelles alternances politiques. Le notable conçoit sa mission en référence à sa connaissance singulière de son intercommunalité et des spécificités locales.

Âgé de 40 à 50 ans, souvent diplômé d’un troisième cycle sans rapport direct avec sa fonction (ingénieur, école de commerce, finances), le « commissaire » fait preuve d’une grande mobilité professionnelle. Il a occupé des postes très différents, y compris dans le privé. C’est aussi l’un des compagnons de route d’un élu important (souvent cumulard) ou d’un parti politique, à qui il doit en partie sa nomination au poste de DGS. Il tire sa légitimité de qualités personnelles, et des singularités de sa trajectoire : l’expérience, plutôt que les diplômes et les savoirs. Il voit également sa mission dans l’EPCI comme temporaire, liée à l’accomplissement d’objectifs politiques de mandature, sur la base d’une relation de type quasi-contractuel.

 

Marie Gasnier

 

* Le DGS de communauté. Trajectoires et pratiques professionnelles, Étude menée à l’initiative de l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF) et de la Caisse des Dépôts, en partenariat avec le laboratoire Techniques, territoires et sociétés de l’École des Ponts


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