Retour sur notre web-conférence : maire, président et DGS, vers de nouvelles logiques managériales ?

Publié le 12 juin 2018 à 10h34 - par

Quels constats ? Quelles conséquences ? Retour sur la web-conférence qui s’est tenue le 5 juin entre Mathieu Lhériteau, DGS de la ville de Noisy-le-Grand et Sonia Hasni, Directrice générale adjointe en charge des Ressources et de la modernisation de l’action publique, à la ville de Saint-Ouen, et organisée en partenariat avec la CASDEN Banque Populaire.

Maire, président et DGS : vers de nouvelles logiques managériales ?

Depuis l’arrivée de nouveaux élus au dernier scrutin municipal, il était coutumier d’entendre tel ou tel DGS s’inquiéter de ces maires de plus en plus présents sur leur territoire. La loi limitant le cumul de mandats, les dernières élections législatives et sénatoriales ont fait à nouveau monter en flèche le nombre de ces maires ou présidents à temps plein.

Comment la direction générale et l’ensemble des cadres se positionnent-ils face à des élus omniprésents sur leur territoire ? Sont-ils de plus en plus « gestionnaires » ?

Certains élus, issus du secteur privé, voulant gérer leur collectivité comme une entreprise, se considèrent parfois comme les PDG de leur collectivité. Ne risquent-ils pas de court-circuiter leur DGS ? Quelle répartition des tâches ? Quelle posture pour le DGS entre devoir de loyauté, vision stratégique et vision politique ? Et revient inévitablement la question du véritable pouvoir du DGS…

À deux ans des prochaines élections municipales, si ces tendances s’accentuent, la question de la gouvernance de nos collectivités se posera d’une façon inédite.

Quels profils d’élus ?

Certes il existe une volonté de renouveler les élus et de limiter la professionnalisation de la vie politique comme d’améliorer la diversité des parcours pour mieux refléter la société. La féminisation en fait partie mais le plafond de verre des fonctions exécutives se maintient (seulement 10 % de femmes maires), comme la faible féminisation des partis politiques et des cabinets politiques qui sont le « vivier » des futurs élus.

On assiste par ailleurs à un rajeunissement des élus mais la persistance d’une surreprésentation des agents du secteur public reste forte. Un décalage donc entre les réformes législatives et leur intégration dans les habitudes sociales.

Plus puissants mais plus fragiles

Les élus pilotent aujourd’hui des collectivités locales dont les compétences sont de plus en plus étoffées et dont les territoires sont de plus en plus vastes (fusion des régions, fusion des intercommunalités, etc).

Mais parallèlement, ces élus sont sous le contrôle de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, confrontés à une réglementation de plus en plus lourde et voient leur compétence challengée par les citoyens qui rejettent les élus « professionnels » mais veulent des élus « à temps plein ».

Certes, ce n’est pas parce qu’on a qu’un seul mandat qu’on devient gestionnaire, souvent d’ailleurs cette situation exige de reprendre une activité professionnelle pour conserver un même niveau de vie… Mais on ne peut nier dans de nombreuses collectivités, l’existence d’élus qui font de plus en plus preuve d’ingérence et une administration sur la sellette ; une situation qui appelle à une clarification des rôles de chacun et un partage de valeurs communes.

Et les DGS ?

Mêmes réseaux professionnels diffusant les mêmes modes de management (agilité, frugalité, budget BBZ…), mêmes parcours de formation… Les DGS ont un problème de mimétisme malgré une féminisation lente ne modifiant pas les profils sociologiques.
Ils ont à faire face à des problèmes communs :

  • Le renforcement du « spoil system », y compris dans de petites collectivités aux élus « sans étiquette » (débat récurrent après les élections) ;
  • La fréquente confusion entre le programme électoral et le projet d’administration ;
  • L’animation du collectif des élus en lien avec le cabinet avec le risque que le DGS soit le fusible ;
  • L’absence de statut du directeur général des services : c’est l’élu qui prend toutes les décisions relatives à la carrière des agents ;
  • Le DGS n’est pas membre des organismes paritaires, ni des commissions, contrairement aux représentants de l’État ;
  • Le DGS n’a pas de délégation de pouvoir mais seulement une délégation de signature.

Hugues Perinel

Vous n’avez pas pu assister à notre web-conférence débat organisée avec la participation du Syndicat National des Directeurs Généraux des Collectivités Territoriales et l’Association des Administrateurs Territoriaux de France, revivez l’événement en le visionnant ci-dessous :


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