« Nous comprenons que les collectivités locales doivent prendre leur part des efforts demandés. Mais nous trouvons que le coup est rude tel qu’il est annoncé. Les conséquences vont être extrêmement préjudiciables sur l’économie », a affirmé mercredi 2 juillet au cours d’une conférence de presse le nouveau président de l’association, Jean-Luc Moudenc (UMP), maire de Toulouse.
En cumul, sur la période courant du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2017, ce sont 28 milliards d’euros qui manqueront selon lui au budget des collectivités : « une telle saignée, nous n’avons jamais connu cela ! ».
« Nous avons dit au gouvernement que compte tenu de la rigidité de nos dépenses de fonctionnement, nous ne pourrions opérer qu’au détriment des investissements. Cela va se retourner contre les entreprises en détruisant des dizaines de milliers d’emplois », a-t-il expliqué. L’impact pourrait être de « 0,45 point de croissance », a-t-il encore précisé.
Premier vice-président de l’AMGVF, le socialiste Jean-Louis Fousseret a tenu un discours identique. « C’est un cri d’alerte », un « discours d’élus responsables qui disent attention au gouvernement », a-t-il souligné. Les collectivités doivent participer à l’effort général mais « pas de façon aussi brusque, aussi intense », a-t-il fait valoir.
« On dresse un front tout à fait uni », a observé le secrétaire de l’association, André Rossinot (UDI), qui a lui aussi souhaité que la baisse des dotations soit « diminuée » et « étalée ».
Les maires n’entendent « pas porter le poids de ces difficultés devant l’opinion », et feront porter la responsabilité de la baisse de leurs investissements au gouvernement, a-t-il prévenu. « On va recevoir les chefs d’entreprise. Il ne faut pas qu’ils se trompent de cible », a-t-il dit.
Une motion de l’Association des Maires de France (AMF) contre la ponction du budget des collectivités locales « est en train d’être votée dans toutes les communes », a-t-il affirmé.
L’AMGVF s’est rebaptisée « Territoires urbains » car elle compte aujourd’hui « autant de grandes villes que d’intercommunalités », a souligné M. Moudenc. Elle fusionnera d’ici la fin de l’année avec l’Association des communautés urbaines de France (Acuf), qui a approuvé la semaine dernière cette fusion.
Quatre parlementaires seront chargés de porter la voix des deux associations dans les débats sur la réforme territoriale : les sénateurs Jean-Claude Gaudin (UMP) et Gérard Collomb (PS) et les députées Nathalie Appéré (PS) et Catherine Vautrin (UMP).
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