Haute fonction publique : la parité grande absente de la réforme, déplore le Haut conseil à l’égalité

Publié le 25 juin 2021 à 8h00 - par

L’égalité entre les sexes est la « grande absente » de la réforme de la Haute fonction publique annoncée début juin par le gouvernement, a déploré mercredi 23 juin 2021 le Haut conseil à l’égalité (HCE), qui réclame des « antidotes à une potentielle perte de chances pour les femmes », parmi lesquels des quotas.

Haute fonction publique : la parité grande absente de la réforme, déplore le Haut conseil à l'égalité

Les « clignotants sont au rouge » car « l’égalité entre les femmes et les hommes ne figure nulle part en tant que telle dans le texte de ce premier acte fondateur de la réforme de la Haute fonction publique », regrette dans un communiqué l’instance consultative chargée de conseiller le gouvernement.

Le projet de réforme, par lequel l’exécutif entend supprimer l’ENA (École nationale d’administration) et les « grands corps » et décloisonner l’administration, devrait être marqué par un « réflexe paritaire », plaide le HCE.

Celui-ci devrait s’appliquer « dès la construction » du nouvel Institut national du service public (INSP), appelé à remplacer l’ENA, mais aussi ensuite dans « l’accompagnement des parcours professionnels » des hauts fonctionnaires : l’évaluation des agents de l’État devrait être confiée à une instance collégiale paritaire formée au thème de l’égalité, afin de « dépasser les biais de sexe ».

« Les femmes ne sont aujourd’hui que 31 % à accéder aux hautes responsabilités alors même qu’elles représentent 62 % des fonctionnaires », souligne l’instance consultative.

« Parmi les antidotes qui ont fait leurs preuves pour changer la donne figure en bonne place l’instauration de quotas partout où cela est possible », ajoutent les spécialistes. « Les femmes doivent être solidement accompagnées dans l’accès aux plus hautes responsabilités pour contrer un effet d’empêchement, présent partout dans la société et lié au sexisme et aux stéréotypes de sexe », selon eux.

« La mobilité érigée en principe fondateur des carrières et des avancements est un frein dans le parcours de beaucoup de femmes qui ont, trop souvent encore, la charge insuffisamment partagée des tâches domestiques et d’éducation et, plus globalement, la charge mentale et émotionnelle », relèvent les auteurs du document.

Cette prise de position survient alors qu’un collectif de 61 réseaux professionnels défendant la mixité au travail a récemment proposé que la loi actuellement examinée au Parlement et qui vise à instaurer des quotas de femmes aux postes de direction des grandes entreprises s’applique aussi à la Haute fonction publique.

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