Fonction publique : Stanislas Guerini lance le chantier des salaires par une hausse générale de 3,5%

Publié le 28 juin 2022 à 11h10 - par

Augmentation générale de 3,5 % et « plus aucun agent » payé au SMIC : le ministre de la Fonction publique a ouvert mardi 28 juin 2022 le vaste chantier des rémunérations des agents publics par des mesures choc, qui ont reçu un accueil mitigé des syndicats alors que l’inflation flambe.

Fonction publique : Stanislas Guerini lance le chantier des salaires par une hausse générale de 3,5%

Plus de trois mois après l’annonce par Amélie de Montchalin d’une augmentation générale, son successeur Stanislas Guerini a mis fin mardi 28 juin à une longue attente en chiffrant enfin l’ampleur du dégel du point d’indice, la base de rémunération commune aux 5,7 millions d’agents publics.

Avec cette revalorisation de 3,5 %, qui s’ajoute au 1,5 % d’augmentation « naturelle » des traitements chaque année, le ministère assure procéder à la plus forte hausse en pourcentage depuis 37 ans.

C’est en tout cas la première mesure salariale générale depuis le mois de février 2017. Avant cette revalorisation d’1,2 % en deux temps concédée à la fin du quinquennat Hollande, le précédent dégel du point d’indice remontait à juillet 2010.

Grâce à l’augmentation de 3,5 %, « plus aucun agent » ne sera payé au SMIC au 1er juillet, garantit le ministère, qui rappelle que près de 700 000 agents se trouvent actuellement dans cette situation de précarité, alors que l’inflation a atteint 5,2 % sur un an en mai selon l’Insee.

Accueil mitigé

Stanislas Guerini a également annoncé quatre mesures additionnelles de soutien au pouvoir d’achat. La GIPA, une indemnité qui vise à combler l’écart entre l’évolution du salaire et celle de l’inflation, sera ainsi reconduite en 2022, et l’accès au forfait mobilité durable élargi.

Le ministère prévoit enfin de revaloriser de près de 7 % la participation de l’État au prix des repas servis aux agents en activité, et s’engage à donner un coup de pouce salarial aux agents de catégorie B en début de carrière.

La salve de mesures dégainée par le Gouvernement a reçu un accueil mitigé des syndicats, réunis mardi matin au ministère par Stanislas Guerini, et qui demandaient pour certains des revalorisations supérieures à 10 voire 20 %.

La revalorisation de 3,5 % « ne permet pas de stabiliser le pouvoir d’achat de millions d’agents » publics, a regretté la CGT, première organisation syndicale de la fonction publique.

« Pour nous, le minimum est une augmentation de 10 % avec rétroactivité au 1er janvier 2022 et indexation à l’inflation », a fait valoir auprès de l’AFP Céline Verzeletti, cosecrétaire générale du syndicat des agents de l’État.

« Une hausse de la valeur du point d’indice de 3,5 % est inédite », a pour sa part réagi la CFDT Fonctions publiques (2e organisation représentative), saluant un « premier pas non négligeable.

« Mais le contexte d’inflation est tout aussi inédit », a d’emblée tempéré sa secrétaire générale Mylène Jacquot.

Les Services publics CFE-CGC (8e) ont eux jugé la mesure « décevante ».

« Certains économistes annoncent 7 % d’augmentation des prix en septembre, soit deux fois l’annonce du Gouvernement de ce jour », déplore sa présidente Nathalie Makarski auprès de l’AFP.

Coup d’envoi

L’effort budgétaire consenti par l’État et les collectivités pour le dégel du point d’indice n’en reste pas moins conséquent, avec une facture estimée à 7,5 milliards d’euros par le Gouvernement.

D’autant que cette augmentation générale s’ajoutera à une série de mesures de soutien au pouvoir d’achat que le Gouvernement doit présenter dans les prochains jours en Conseil des ministres, et qui se chiffreront également en milliards d’euros.

Les mesures salariales présentées mardi marquent en tout état de cause le coup d’envoi d’un chantier annoncé de longue date sur les rémunérations, les carrières et l’attractivité des métiers de la fonction publique.

Dans une adresse aux syndicats, Stanislas Guerini leur a proposé mardi d’avoir un premier temps de discussion, « très ouvert et exploratoire jusqu’en octobre ».

« Un cycle de négociations » plus formelles serait ensuite engagé après les élections professionnelles de décembre 2022, « pour aboutir au premier semestre 2023 ».

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