« Agenda rural » : le gouvernement met l’accent sur les petits commerces et la jeunesse

Publié le 20 septembre 2019 à 8h18 - par

Édouard Philippe présente vendredi 20 septembre 2019 dans le Nord « l’agenda rural » du gouvernement qui comprend 173 mesures, pour soutenir les petits commerces et la jeunesse, dans ces territoires parfois frappés par un sentiment d’abandon souligné par la crise des « gilets jaunes ».

"Agenda rural" : le gouvernement met l'accent sur les petits commerces et la jeunesse

Instigatrice de cet « agenda », qu’Emmanuel Macron avait repris à son compte durant la crise des « gilets jaunes », l’Association des maires ruraux (AMRF) en découvrira les contours en ouverture de son congrès annuel à Eppe-Sauvage, de la bouche du Premier ministre.

Des 200 propositions contenues dans un rapport remis mi-juillet par cinq élus (le député Daniel Labaronne, le sénateur Patrice Joly et les maires Dominique Dhumeaux, Cécile Gallien et Pierre Jarlier), « le gouvernement donne suite quasiment à toutes », souligne Matignon, en assurant que « c’est la première fois qu’on a un plan aussi large pour les territoires ruraux ».

L’exécutif entend insister sur les aspects de « vie quotidienne » des quelque 22,4 millions d’habitants de ces territoires, en notant que depuis les années 2000, « l’exode rural s’est inversé » (+ 101 000 habitants par an en moyenne).

« Le fil conducteur de ce plan, c’est de faire en sorte que les habitants des campagnes aient tous les moyens à disposition pour vivre sur ces territoires », insiste encore Matignon, en se voulant moins focalisé sur « l’institutionnel » et sur « l’angle agricole ».

Dans ce cadre, il s’agit donc d’encourager la création de commerces dans les communes de moins de 3 500 habitants, en ouvrant pour les municipalités des possibilités d’exonération fiscales que l’État pourra en partie compenser.

L’État va aussi remettre en circulation des licences IV, permettant la vente d’alcool dans les débits de boissons, et dont le nombre s’est significativement réduit ces dernières décennies pour se concentrer dans les grandes villes et sur le littoral. Ces nouvelles licences, contrairement aux actuelles, seront non transférables d’une commune à l’autre afin de lutter contre le départ de ces bars vers des territoires plus attractifs.

Cette mesure s’inscrit notamment dans l’initiative du groupe d’économie sociale et solidaire SOS, soutenue par le gouvernement, qui vient de lancer un appel à projets pour déployer 1 000 cafés en zone rurale.

Plus généralement, le gouvernement a promis d’assouplir ou simplifier la réglementation pour ces petits commerces, qu’il s’agisse de l’implantation des bars, de la sécurité incendie ou de l’accessibilité.

Redynamiser les « petites centralités »

Autre axe fort de ce plan, la jeunesse, avec le déploiement en 2020 d’une plateforme regroupant les services offerts aux jeunes au niveau national (comme le permis à 1 euro) et local (cartes de réduction pour les transports…) ; la création de 15 000 services civiques dans les territoires ruraux ; l’arrivée de 33 campus connectés permettant de poursuivre des études supérieures à distance avec un accompagnement renforcé ; ou renforcer les moyens de l’Éducation nationale selon « l’éloignement ». Les jeunes ruraux pourront aussi bénéficier d’un accès facilité aux stages de 3e et à l’alternance via un programme jusque-là réservés à ceux issus des quartiers de la politique de la ville.

Pour le reste, conformément aux préconisations du rapport, la couverture 5G bénéficiera aussi aux territoires ruraux, en fixant des obligations aux opérateurs. Et les zones blanches devront être résorbées « en cinq ans ».

Après avoir mis en place le dispositif « Action cœurs de villes », pour 222 villes moyennes, le gouvernement va lancer en 2020 un plan spécifiques pour les « petites centralités », en cours d’élaboration, pour notamment y conforter les commerces et services publics.

Des programmes gouvernementaux seront améliorés, accélérés, ou fléchés plus précisément sur la ruralité, qu’il s’agisse d’exonérations pour rénover le bâti ancien, de recrutement de quelque 600 médecins pour résorber les déserts médicaux ou du déploiement de 200 « micro-folies », c’est-à-dire des lieux culturels composés d’un musée numérique. De même, 40 000 personnes bénéficieront des dispositifs d’insertion par l’activité économique d’ici 2022, contre 28 000 actuellement.

Cet inventaire touffu nécessitera un suivi particulier, fait-on valoir à Matignon, en annonçant un premier comité interministériel de la ruralité en « début d’année prochaine ».

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