Droits à congés annuels : quelles différences entre secteurs public et privé ?

Publié le 26 mai 2025 à 10h00 - par

L’accès aux congés payés et à la réduction du temps de travail (RTT) est un droit fondamental qui contribue largement au bien-être des salariés. Toutefois, en fonction du secteur dans lequel ils évoluent, les droits à congés annuels peuvent varier considérablement. Alors que le secteur privé propose des avantages liés à la durée du travail et aux accords internes, la fonction publique se distingue par un système plus rigide mais offrant une plus grande prévisibilité et des possibilités de report des congés.

Droits à congés annuels : quelles différences entre secteurs public et privé ?
© Par Sébastien Eich - stock.adobe.com

Les droits à congés annuels : des différences notables entre secteur public et privé

Dans le secteur privé, les droits à congés sont régis par le Code du travail, notamment les articles L. 3141-1 et L. 3141-3, qui garantissent à chaque salarié un minimum de 25 jours ouvrés de congés payés, soit cinq semaines. Cependant, ce chiffre peut être augmenté selon les conventions collectives, les accords d’entreprise ou l’organisation du travail propre à chaque entreprise, particulièrement après l’introduction des 35 heures. En moyenne, les salariés du secteur privé bénéficient de 33 jours de congés et de RTT par an, grâce à ces ajustements spécifiques. Les RTT, calculés en fonction du nombre d’heures travaillées au-delà de la durée légale, varient donc selon les secteurs et les entreprises.
Dans le secteur public, la situation est quelque peu différente. Le droit aux congés annuels des agents publics est établi par leur nombre d’heures travaillées par semaine. Un agent à temps plein, soit 35 heures par semaine, a droit à 25 jours de congés, comme le stipule le décret n° 84-972 du 26 octobre 1984. À cela s’ajoutent des jours supplémentaires appelés « jours de fractionnement », accordés lorsque des congés sont pris en dehors de la période du 1er mai au 31 octobre. Ces jours, qui peuvent atteindre deux jours supplémentaires, viennent compléter les congés de base, augmentant ainsi le nombre de jours de repos annuels.

Souplesse et accumulation des droits à congés dans la fonction publique

L’un des principaux avantages de la fonction publique réside dans la possibilité pour les agents de cumuler leurs jours de congé non pris dans un compte épargne-temps (CET). Ce dispositif permet aux fonctionnaires de reporter ou de monétiser leurs jours de congé à une date ultérieure, ce qui est moins courant dans le secteur privé, où les possibilités de report ou de rachat de congés sont souvent plus limitées. Par exemple, un fonctionnaire peut accumuler plusieurs jours de congé dans son CET et les utiliser ultérieurement pour financer une formation, ou même prendre un congé sabbatique, une flexibilité quasi inexistante dans le privé. Cette gestion souple des congés est particulièrement avantageuse pour ceux souhaitant gérer leur temps de manière plus autonome et prolonger leur activité professionnelle tout en prenant du temps pour se ressourcer.

Dans le secteur privé, en revanche, les employés sont souvent limités par les dates imposées par l’employeur. Si certaines entreprises permettent de reporter des congés, elles imposent également des périodes où les congés doivent être pris, en particulier pendant les fermetures de l’entreprise ou en fonction des besoins de production. En conséquence, les salariés du secteur privé bénéficient de moins de flexibilité dans la prise de leurs congés, ce qui peut rendre la planification de temps libre plus complexe.

Gestion et organisation des congés : une prévisibilité accrue dans le secteur public

Un autre aspect qui distingue les deux secteurs est la gestion des congés. Dans la fonction publique, le calendrier des congés est établi par l’administration, offrant une meilleure prévisibilité pour les agents. En effet, le chef de service établit un calendrier qui est communiqué à tous les agents, garantissant ainsi une certaine équité dans la répartition des congés au sein des services. Les congés peuvent être fractionnés pour répondre aux besoins du service, mais l’absence d’un agent ne peut excéder 31 jours calendaires consécutifs, sauf exceptions. Dans le secteur privé, bien que les congés payés soient également planifiés, les employeurs ont plus de latitude pour imposer les dates de congé, notamment en cas de fermeture temporaire de l’entreprise. Cela peut entraîner une gestion plus rigide et moins flexible des périodes de repos, en particulier dans les entreprises où la période de fermeture est concentrée pendant les vacances scolaires ou les périodes de faible activité.

En définitive, les agents de la fonction publique bénéficient de droits à congés et de RTT plus avantageux que leurs homologues du secteur privé. Grâce à un système plus flexible, à la possibilité de reporter et de monétiser les congés via le compte épargne-temps, et à une organisation du travail plus prévisible, le secteur public offre des avantages indéniables en termes de gestion des congés. Cependant, ces avantages sont également nuancés par les particularités liées aux besoins organisationnels, tant dans le secteur privé que dans la fonction publique. Quoi qu’il en soit, les droits à congés sont un enjeu majeur du bien-être au travail, et chaque secteur présente des avantages spécifiques qui répondent à des contextes professionnels distincts.