Emploi territorial : la masse salariale a stagné dans une collectivité sur deux en 2020

Publié le 10 mars 2021 à 9h52 - par

Le sixième baromètre Horizons analyse l’emploi territorial en 2020. Si les dépenses de personnels sont stables pour une majorité des collectivités, elles ont parfois augmenté du fait de la crise du coronavirus. Près de quatre collectivités sur dix ont versé une prime exceptionnelle Covid à leurs agents. Les perspectives de recrutement dans la FPT progressent depuis 2015.

La masse salariale a stagné dans une collectivité sur deux en 2020

Alors que la fonction publique territoriale (FPT) a montré une réactivité exceptionnelle pour assurer les services publics malgré la crise sanitaire, la masse salariale a stagné dans plus de la moitié des collectivités, selon le sixième baromètre Horizons (cf. encadré), qui s’est penché sur les grandes tendances de l’emploi territorial en 2020. Soit 2 % de plus qu’en 2019. Une partie des répondants (7 %) fait état d’une baisse des dépenses de personnel, essentiellement des communes.

Les collectivités qui ont vu ces charges augmenter sont moins nombreuses qu’en 2019 (31 % contre 35 %) ; c’est le cas des départements (61,5 %), des communes de moins de 3 500 habitants (27,5 %) et des communautés de communes (41,4 %). Pour près de la moitié, c’est la crise qui a contribué de façon importante à l’évolution de la masse salariale en 2020, en particulier dans sept départements sur dix, près de neuf communautés d’agglomération sur dix et six communes moyennes sur dix (3 500 à 20 000 habitants). En revanche, moins d’un tiers des communautés de communes ont mis en évidence ce facteur d’évolution. D’autres motifs ont contribué à augmenter les dépenses salariales : promotions, avancements, nouveaux recrutements liés à des besoins d’expertise, non-renouvellement de certains contrats ou non-remplacement d’agents, ou encore application de nouvelles mesures statutaires – mais dans une moindre proportion qui s’explique par leur mise en place progressive. En revanche, par rapport à 2019, le RIFSEEP ou les transferts de personnel ont été moins évoqués pour expliquer l’augmentation ou la diminution de la masse salariale (respectivement 18 et 20 %). Et la mise en place des contrats dits « de Cahors » qui concernent peu de collectivités, a été citée seulement par 1,6 % d’entre elles. Toutefois, l’ensemble des métropoles et communautés urbaines répondantes ont souligné une évolution de leurs dépenses de personnel du fait des transferts de compétences, de la mise en place du RIFSEEP et des nouveaux recrutements motivés par un renforcement de l’expertise.

Outre la modification de l’organisation du travail (télétravail, mise à disposition d’équipements, la sensibilisation et formation des agents, réaménagement des locaux…), il conviendra de mesurer l’impact à long terme de la crise sanitaire dans les collectivités : autorisations spéciales d’absence, gestion du risque santé, heures supplémentaires, prime exceptionnelle, à l’achat de matériels… Près de quatre collectivités sur dix ont versé une prime exceptionnelle Covid à leurs agents particulièrement mobilisés pendant l’état d’urgence sanitaire, confrontés à un surcroît de travail significatif, et 5 % envisagent de la verser. C’était le cas de toutes les métropoles et communautés urbaines, de sept départements sur dix, de huit communautés d’agglomération sur dix et de plus de la moitié des communautés de communes. Dans les communes, l’instauration de la prime était fonction de la taille : 60,3 % des communes de 3 500 habitants à 20 000 habitants et 85,7 % de celles de plus de 20 000 habitants. Si l’ensemble des services ont été concernés par le versement de la prime Covid, elle a davantage bénéficié à certains agents : services techniques (70,6 %), RH (37,2 %), scolaire et périscolaire (33,9 %) ou encore état civil et funéraire (32,1 %), et d’une manière générale aux services administratifs.

Les perspectives de recrutement continuent de progresser dans la FPT par rapport à 2019, notamment dans les collectivités les plus importantes : 44 % des collectivités et EPCI projettent de recruter dont 29,9 % l’envisagent « certainement ». Un taux en croissance constante depuis 2015. Ces recrutements ciblent en priorité des titulaires (53,5 %) et des contractuels (26,6 %) et font essentiellement suite à des remplacement de départs. Seuls 17,4 % des répondants ont créé des postes en 2020 (plus 5 points par rapport à 2019). Sont concernés principalement le secteur technique (50,6 %), les fonctions support (40,1 %), l’enfance, l’éducation et la jeunesse (25,3 %), ainsi que la sécurité (en forte tension et en progression importante : 15 % contre 8 % en 2019).

Marie Gasnier

Horizons 2020

Baromètre réalisé par Qualitest du 5 au 30 octobre 2020, auprès d’un échantillon représentatif de 1 093 collectivités, pour le compte du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), de la Fédération nationale des centres de gestion de la fonction publique territoriale (FNCDG), de l’AMF, de l’ADF et de Régions de France.


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Ressources Humaines »

Voir toutes les ressources numériques Ressources Humaines