Le CNAS approche du million d’agents territoriaux bénéficiaires

Publié le 26 juin 2025 à 9h30 - par

Le Comité national d’action sociale (CNAS) se porte bien avec une hausse de près de 5 % du nombre de ses bénéficiaires. Le cap du million, en 2026, est à portée de main. Le CNAS propose 90 prestations différentes d’action sociale et 1300 offres locales, donnant un vrai coup de pouce aux agents des 21 300 collectivités et établissements publics adhérents. Autre aide importante : des prêts à taux attractifs ayant augmenté de 50 %.

Le CNAS approche du million d'agents territoriaux bénéficiaires
Crédit © CNAS - Jean-Yves Lacôte / Légende photo : René Régnault, président du CNAS, et Lysiane Yvon, sa nouvelle directrice générale.

« Nous atteignons aujourd’hui plus de 960 000 bénéficiaires, soit 40 000 supplémentaires en un an et cela grâce à plus de 300 nouvelles collectivités adhérentes comme par exemple Strasbourg », s’est réjoui René Régnault, le président du CNAS (Comité national d’action sociale), le 10 juin, quelques jours après son 58e congrès. Organisé les 5 et 6 juin à Bischoffsheim (Bas-Rhin), celui-ci avait pour thème « Libérer la force des territoires », avec notamment la présence du sociologue Jean Viard ou l’organisation de trois ateliers consacrés aux innovations dans les territoires.

Trois millions de dossiers traités

En 2024, la progression des agents et salariés du service public local, bénéficiaires du CNAS, a atteint + 4,5 % (968 590). Il faut y ajouter 1,6 million d’ayants droit (conjoints, enfants). « Nous allons atteindre l’année prochaine, comme prévu, notre objectif du million de bénéficiaires », indique l’ancien maire de Saint-Samson-sur Rance (22). Le cap des 980 000 est déjà attendu pour la fin 2025.
Créée en 1967 sous forme associative, la machine CNAS a fait du chemin et fonctionne bien avec pas moins de 13 000 dossiers traités par jour (trois millions en un an). Selon une enquête menée en 2024, 88 % des bénéficiaires se déclarent satisfaits de la variété des prestations proposées.

21 300 collectivités adhérentes

Autre chiffre : 21 256 collectivités et établissements publics adhérents. Sans surprise, le bloc local arrive largement en tête (71 % des adhérents sont des communes et 12 % des intercommunalités), suivis loin derrière par les CCAS, foyers et Ehpad publics (7,2 %). La couverture du CNAS va donc des petites structures (+ de 55 % des adhérents ont entre un et dix agents) jusqu’aux très grandes collectivités.
« Le CNAS contribue à accroître l’attractivité des collectivités, en encourageant les agents en place et en incitant d’autres à venir », constate René Régnault. Et de rappeler que l’action sociale est obligatoire, depuis 2007, dans le secteur public local (loi du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique).
Avec 219 salariés, le CNAS s’appuie sur une organisation déconcentrée avec une animation départementale portée par 96 délégations mais aussi sept antennes régionales. Une de ses forces s’appuie sur un réseau de délégués bénévoles représentant chaque structure adhérente (un élu + un agent) auprès du CNAS. Ses instances, paritaires et pluralistes, émanent ainsi de ses 42 600 délégués.

Coup de pouce au pouvoir d’achat

En 2024, le CNAS a redistribué 166,7 millions d’euros (+ 7,2 %), une progression en grande partie portée par les secteurs des loisirs, des vacances et des prêts. Les cotisations atteignent 201 millions d’euros (+ 7,3 %) du fait de la hausse du nombre de bénéficiaires mais aussi du montant de la cotisation après quatre ans de stabilité (+ 2,3 %), « soit une hausse bien inférieure à l’inflation en 2023 de 5,2 % », précise le CNAS.
Dans son rapport annuel, il cite Camille Margollé, Responsable Qualité de vie au travail à Orléans Métropole, qui voit trois objectifs à l’action sociale : « développer la reconnaissance, faciliter le quotidien et améliorer le pouvoir d’achat. Toutes les offres du CNAS vont clairement dans ce sens ». Un bon résumé de ce que représente souvent cet acteur particulier pour ses adhérents.

Prestations liées aux enfants

Parmi les prestations traditionnelles (culture et loisirs), les billets de cinéma sont particulièrement en hausse, avec près de trois millions de billets en 2024 (+ 21,9  %), qui représentent 13 millions d’euros sur le total des 20 millions de la billetterie spectacles et loisirs. Les prestations liées aux enfants constituent environ 40 % de la redistribution totale. Si les aides « Rentrée scolaire » restent au même niveau d’utilisation pour les 11-18 ans, elles gagnent 5 % pour les 19-26 ans.
Autres progressions : l’aide « Garde jeune enfant » (+ 5 %), « l’Accueil de loisirs » (+ 8 %) et l’aide « Continuité territoriale pour les jeunes ultramarins étudiant sur un autre continent » (+ 11 %).

Une forte progression des prêts

En parallèle, le CNAS propose aussi 19 catégories de prêts, en forte hausse (+ 50 %). Ces prêts aux taux attractifs ont aidé de nombreux bénéficiaires à acheter notamment un véhicule, acquérir ou rénover leur logement (+ 36 %). La participation du CNAS (8 millions d’euros) connaît ici une très forte progression (+ 76 %) en raison de montants et de durées d’emprunt de plus en plus élevés. De même, les prestations dites du « mieux être quotidien » progressent : + 10  % pour l’aide Permis de conduire, +5 % pour les mariages et Pacs…
Il faut y ajouter les 1 300 offres locales proposées (loisirs, sport, culture…) à tarif réduit par des collectivités, elles aussi en forte hausse. « Les partenariats locaux du CNAS, de plus en plus nombreux, comme par exemple des séjours de vacances, permettent d’aider nos adhérents », constate Lysiane Yvon, nouvelle directrice générale du CNAS depuis le 1er mai dernier, qui remplace Frédéric Desmaisons, ayant fait valoir ses droits à la retraite.
Pour sa part, âgé de 89 ans, René Régnault a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat de président du CNAS, lors du congrès de fin 2026. Cela fera alors trente ans qu’il le préside.

Philippe Pottiée-Sperry